17 ans, l’âge tranquille

Personne n’était prêt. Tu as 17 ans aujourd’hui. Encore une fois, tu nous cueilles à froid. Avec ton rôle d’aîné, tu ouvres la voie, tu défriches et nous, les adultes autour de toi, on doit s’ajuster car on ne s’y attend pas.

17 ans aujourd’hui et que dire, à part que tu es un jeune homme encore plus chouette que tout ce que j’aurais pu imaginer. On m’a souvent dit que l’adolescence était une période compliquée, pourtant, je trouve que c’est une époque merveilleuse à vivre avec tes soeurs et toi. C’est tellement plus simple pour échanger, pour discuter et pour avancer ensemble. Il est loin le petit garçon que je ne comprenais pas. Désormais, tu poses des mots et des limites. J’aime tellement échanger avec toi, tu poses un regard sur la vie qui ouvre plus grand mes perspectives. Tu t’intéresses à l’actualité, tu as des avis sur la société, tu ne te contente pas de poser des opinions, tu les questionnes et ça, c’est une qualité précieuse à notre époque. Tu gardes ton jardin secret, il y a tant de choses de toi que je ne sais pas et je trouve que c’est parfait ainsi.

Tu es un jeune homme sensible, toujours curieux, qui fait preuve d’empathie. Tu t’intéresses à ton interlocuteur avec la même attention, qu’il s’agisse d’un enfant ou d’une personne âgée. Ça aussi, c’est une qualité rare, surtout pour un ado.

Tu es toujours ce sportif accompli qui s’épanouit. Hier encore, je te regardais gagner un match avec ton équipe de volley (qui aurait cru que le Pin’s que tu étais serait volleyeur ? Ce sport où la taille est quand même importante !). J’admirais ta manière de garder le cap et de motiver les troupes, tu étais l’élément serein qui permet aux autres de se recentrer. Je souriais en te voyant faire un saut de cabri à chaque point marqué part on équipe. Tu étais grand et beau, toujours fin comme un haricot vert, et tellement bien dans tes baskets.

Tu as repris la gym aux agrès et j’ai hâte de revenir au gymnase avec toi (dès que ma cheville sera rétablie) pour partager l’entraînement, surtout les trainings où l’on s’encourage l’un l’autre. Je t’admire de parvenir à te motiver pour y aller le lundi soir alors que tes semaines sont déjà si chargées (notamment avec l’option sports au lycée).

Au lycée justement, tout roule. Certes, on aimerait tous que ta moyenne en maths spécialité monte, mais on sait que tu fait le max pour ça. Le Bac arrive dans quelques semaines et même si la mère en moi souhaiterait te voir travailler plus, je me souviens que je n’étais pas non plus une forcenée des révisions et que cela ne m’a pas empêchée d’avoir le bac avec mention.

Depuis quelques mois, c’est toi qui conduis quand nous sommes en voiture. Grâce au calme dont tu fais preuve, je parviens à garder le mien alors que la conduite accompagnée requiert des qualités parentales que je pensais hors de ma portée. On fait une bonne équipe là aussi, il me semble.

Depuis quelques années, tu participes à des tournois de jeux vidéo. Cela t’a donné une autonomie remarquable. Il faut avouer que quand tu as envie de faire quelque chose, tu t’en donnes les moyens et que tu planifies désormais tes covoiturages à l’autre bout de la Bretagne mieux que personne. Tu participes à l’organisation de tournoi et tu continues à t’accrocher, même si tes résultats ne sont pas à la hauteur de tes attentes.

Tu es mon premier enfant, et c’est pour cela que je me laisse surprendre par tes avancées. Quand tu réalises quelque chose, c’est toujours la première fois pour moi. Je me rends compte à quel point nous avons de la chance de t’avoir pour éclaireur de notre fratrie, je sais que ce rôle n’est pas le plus simple. Dans quelques mois, tu partiras de la maison et même si c’est une sacrée étape, je n’ai pas d’angoisse. J’ai une confiance entière en ta capacité à voler de tes propres ailes et à prendre les bonnes décisions pour ton avenir. Garde cette force tranquille, elle te conduira là où tu le souhaites. Bon anniversaire mon fils ainé, mon fils aimé.