Tata Huguette, elle est sympa ! Quand elle a lu l’article sur la valise pour la maternité, elle a tout de suite pensé aux mamans qui, comme elle, vont avoir une césarienne (les césarisées, à ne pas confondre avec les oscarisées).
Du coup, j’ai demandé à Tata Huguette de nous écrire un petit article avec sa jolie plume afin de réparer cet oubli. En plus, je suis peinarde ce matin pour emmener Kouign Amann se faire vacciner chez la Belge (il a les patchs et moi, les mouchoirs…) !
Merci qui ? Merci Tata !
La naissance est une fin, l’accouchement un moyen
par Tata Huguette
Césarisées, levez-vous et plaidez pour votre défense de ne pas avoir accouché par les voies naturelles !
N’accusons pas les césarisées de ne pas savoir ce que c’est d’accoucher car comme il n’y a pas une manière de cuisiner le veau (miam miam), il n’y a pas une seule façon d’accoucher.
Il y a moins de 100 ans, l’accouchement n’était certainement pas l’événement le plus heureux dans la vie d’une femme. Je pense qu’elle crevait plutôt de trouille d’y rester.
Puis la femme, elle se rendait peut-être compte qu’on ne devenait pas mère du jour au lendemain ?
D’ailleurs, elle ne se posait peut-être pas non plus la question : fallait qu’elle aille au lavoir laver le linge avec les copines commères et ça l’occupait pas mal, notre Madame.
Aujourd’hui, la société idéalise l’accouchement et ça rassure d’avoir mis au monde son petit à la force de son poignet : « Oups, viens que je te sorte de là avec mes petits bras costauds et que je pousse et que je te tire, Oh hisse ! ». Et c’est vrai que c’est très beau. Merde, je vais me mettre à chialer, là…
Mais la femme qui accouche par voie basse dans l’écurie sur la table d’accouchement ne connaîtra jamais certaines joies : avoir un sexe souriant avec rouge à lèvres quasi permanent et faire de la rééducation abdominable, par exemple.
Et elle ne connaîtra pas non plus certains inconvénients liés à cette situation.
Aussi, que vous ayez une césa programmée ou que vous viviez une césa en urgence (qui sauvera votre vie et celle de votre enfant donc on peut peut-être tout de même la remercier), voici ce qu’il est utile de savoir pour votre séjour à la maternité.
Ajoutez dans votre valise parce qu’il vous sera difficile de vous lever les premiers jours (vous n’aurez donc pas ou peu accès à un point d’eau) :
– du shampoing sec
– un gel antibactérien pour les mains (INDISPENSABLE)
– des tee-shirts (la chemise de nuit est très peu pratique avec la cicatrice)
– des lingettes intimes
– une serviette supplémentaire pour mettre sous le bassin (eh oui !)
– de l’hépar et tout ce qui peut favoriser le transit 
– une personne de confiance à vos côtés au maximum. Vous ne serez pas autonome de suite et ne pourrez pas prodiguer les soins à votre nouveau-né, c’est pourquoi il est judicieux que votre conjoint soit présent à ce moment-là. Ca lui permettra d’une part de mieux trouver sa place et à vous d’être rassurée par rapport à votre bébé.
L’avantage des césarisées, c’est qu’elles doivent apprendre plus rapidement à déléguer.
Concernant l’allaitement : la montée de lait risque de se faire plus tardivement. Il faut composer avec les douleurs des tranchées (contractions post-accouchement) plus fortes du fait qu’elles tirent sur la cicatrice. Plus on a eu d’enfants, plus c’est douloureux mais motivée, on y arrive très bien !
Vous voilà fin prête pour la grande cicatrice de votre vie ! Et n’oubliez pas, la naissance est un moment important pour la mère, l’enfant et le père, certes. Cependant, ce n’est qu’une étape. 😉
La photo : Billou, un enfant visiblement traumatisé par la césarienne…
