Avant tout, petit rappel : c’est aujourd’hui que je reprends le taf après 9 mois d’arrêt…
Au moment où vous lirez ces lignes, je serai au boulot, en train de pleurer dans les toilettes des femmes (si c’est occupé, j’irais chez les homme – d’ailleurs je le fais souvent). Merci pour tous les messages de soutien que j’ai reçus.
Et merci à mon Grand-Beau-Frère pour m’avoir mis d’humeur Yotsuba la veille de la reprise !
Allez, place à l’article du jour. Pour les flipettes, aujourd’hui, je reste soft, c’est demain que le film d’horreur commence.
L’accouchement, tout le monde est au courant, n’est pas ce qu’on appelle une partie de plaisir. C’est même plutôt un moment (plus ou moins long, selon l’humeur de votre : col/bébé/sage-femme…) désagréable mais la nature est bien faite puisque toute cette douleur est récompensée dans la foulée par la vision de l’être le plus merveilleux, le plus beau et le plus parfait que vous ayez jamais vu (non, pas votre mari) : votre bébé.
Presque 6 mois plus tard, je peux parler avec un peu de recul de ces douleurs de l’enfantement. Quand je parle de recul, je ne parle pas d’oubli. J’ai stocké dans mon cerveau des phrases clé pour ne pas oublier justement et pour me rappeler ces horribles contractions afin de ne pas remettre le couvert trop tôt et de ne pas me dire « ahhhhhhhhh, mais tu as oublié comme c’est douloureux, triple buse, pour avoir remis ça ? ». Le jour de mon prochain accouchement, j’irai en connaissance de cause.
Mon accouchement a été déclenché mais pas planifié. Je suis allée la veille du terme à l’hôpital car le futur Kouign Amann était un peu (beaucoup) trop calme à mon goût et là, on m’a dit : votre col est complètement fermé mais le bébé est à point (limite trop cuit). On vous garde !
12h : me voilà donc en salle de pré-travail (la salle se nomme Pavot, tout pour être zen !) avec MMM où l’on me pose une sorte de tampon pour faire mûrir le col. Aïe, la pose n’est pas franchement agréable. Je soupçonne la jolie sage-femme d’essayer d’ouvrir manuellement mon col… Hop, on m’installe sous monitoring.
12h05 : j’ai mal au dos, je suis mal installée dans ce lit… MMM s’endort sur le lit spécial papa, la tête enfouie sous « Le Parisien ». Les idées claires, mais pas ce matin !
13h : la sage-femme revient. « Oh, vous en avez de belles ». (« Des miches ?). Sous entendu : vous avez de belles contractions. En fait, depuis 55 minutes, ce ne sont pas mes douleurs vertébrales qui me déchirent le dos mais des contractions. La nouvelle surprend tellement MMM qu’il se réveille. « C’est bon signe mais pour un premier accouchement, ça dure en général 24h ». Chouette, je vais me taper ça pendant 24h, pour le moment, je gère ! Je peux tenir comme ça pendant des heures, no soucy.
14h : MMM rentre à la maison. Bah oui, on est partis en cata, c’est bien connu, faut pas prendre sa valise quand on va à l’hôpital la veille du terme, on est assurés de rentrer chez soi pour regarder le téléfilm du samedi soir, c’est évident. On m’apporte un plateau repas : mauvaise nouvelle. ça signifie que je ne vais pas accoucher tout de suite… On n’apporte jamais de plateau repas à celles qui vont accoucher dans la foulée, sachez-le.
14h10 : »Aaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhh, au secours, au secours, j’ai trop maaaaaaaaaaaal. A l’aide ». Non, ce n’est pas moi qui pousse ce cri déchirant mais une femme qui vient d’arriver… « ne vous inquiétez pas Madame, vous êtes dilatée à 4, on va vous installer ». Gloups, je ne suis qu’à 1… Je n’avais pas franchement faim mais là, foutu, peux plus manger. Je veux partir quelque part, loin, où on ne me retrouvera pas… Je ne veux pas rester ici !!!!!!!!! En même temps, même si j’arrive à m’échapper, accoucher dans la rue, c’est moyen. Oui, je dois accoucher, pas le choix.
16h : MMM is back, nouveau monitoring et des contractions qui s’amplifient. Put*in, ça va être long 24 heures comme ça. Je mets en place la respiration aussi appelée « souffle » par MMM. C’est bête mais je commence à avoir tellement mal que j’en oublie de respirer pendant la douleur. c’est à ça que sert un mari dans ces cas là, à faire penser à respirer… Je suis dilatée à 1. Je soufffffffffffffffffffffffle mais surtout, je souffffffffre.
18h : au feu les pompiers, la maison qui brûle, au feu les pompiers… Arrrrrrrrrrrrg. J’ai tellement mal que c’est sûr de sûr, je suis au moins dilatée à 3 (pas 4, je ne crie pas comme la dame du plateau repas). « Vous êtes toujours à 1 ». Comment ça toujours à 1 ? Tu commences à devenir super antipathique jeune sage-femme. Tu pourrais au moins faire un effort et mentir pour m’encourager… Me dire : »vous en êtes à 1,5″… ça s’appelle du mensonge pieux.
Bon, je crois que je vais vous le faire en trois tomes celui-là… Je vous laisse donc ici, dilatée à 1, ça s’annonce mal pour ma pomme. Titus le foetus n’a pas l’air pressé de nous montrer sa tête de Kouign Amann… Rdv demain pour l’épisode numéro 2. Eloignez les enfants de l’ordi, ça va faire mal.