On en était où déjà ? Ah oui, vous m’avez abandonnée à 21h50, lors de notre entrée en salle d’accouchement…
21h50 : MMM et moi sommes donc dans les starts, prêts à recevoir la péridurale et à enfourcher les étriers (enfin, surtout moi). Caroline, la sage-femme que je regarde avec les yeux de l’amour est bien dynamique. Voilà ce qu’il me faut : un coach car pour moi, l’accouchement est comparable à une compétition sportive. C’est bien beau tout ça mais pour moi, à part un nouveau monitoring posé (qui permet à MMM de m’annoncer à l’avance les contractions, chouette), rien n’a vraiment changé. Je continue à douiller méchamment et attends la venue de l’anesthésiste dont je suis supposée tomber amoureuse au premier regard (dixit mes autres copines qui ont déjà accouché).
22h30 : je suis à deux doigts d’envoyer MMM chercher l’anesthésiste par la peau du c.. Perspicace, Caroline constate que je douille toujours et me propose LE truc vraiment cool : du gaz hilarant. Waouh, génial. Une fois le masque collé, la pièce rétrécie, mon cerveau aussi et je ne me rappelle même plus que j’ai mal. Les contractions arrivent, je m’en fous. Je suis défoncée de chez défoncée, ça me ferait presque regretter de ne pas m’être vraiment droguée il y a quelques années… Je suis sûre qu’il y a des accros au gaz hilarant dans les hôpitaux… MMM tente un emprunt du masque : même pas en rêve mon gars.
23h00 : l’anesthésiste arrive. C’est une femme, tant pis, je ne tomberai pas amoureuse ce coup-là (même si elle s’appelle Saphia !). On fait sortir MMM (pour ne pas qu’il hurle en voyant la taille de l’aiguille de la péri ?). Et là, toute nue assise sur la table d’accouchement, j’ai 5 ans. Je suis la petite fille, toute petite fille qui est oubliée au zoo par sa famille (cf les livres Belles Histoires) et se retrouve la nuit au milieu des animaux. Je me sens minuscule, écrasée par la peur et la douleur. Je chuchote à peine l’arrivée de mes contractions comme me l’a demandé l’anesthésiste. En moins de temps qu’il n’en faut, la péri est posée… Ouf !
23h15 : Caroline me met sur le côté gauche car mon futur Kouign Amann n’est pas au top. La césarienne plane. Je m’en fous un peu, la douleur s’en va et la peur s’est éloignée. Je suis prête à tout affronter. Sauf que la péri ne marche pas à droite. Bah oui, je suis allongée sur le côté gauche (qui est d’ailleurs très très bien endormi !).
On est demain ! Le 16 mars 2008 pour être précise.
00h30 : mon col, pour se faire pardonner cette insupportable attente, a décidé de s’ouvrir à vitesse grand V. Caroline m’annonce un 10 (de dilatation) et je suis fière comme Nadia Comaneci aux JO de Montréal. Adios la césarienne ! Allez Kouign Amann, avance vers la lumière, prends le toboggan, MMM et moi, on t’attend.
2h20 : Caroline arrive en trombe accompagnée de l’infirmière, Noémie. « Allez, madame, c’est le moment, votre fils faiblit, on a dix minutes pour le sortir sinon, c’est interne et forceps ».
2h25 : en position, MMM à ma gauche, Noémie à ma droite et Caroline en face, je commence à pousser. Je sens mon corps, je sens de douces contractions, je suis la plus forte du monde et je peux pousser comme ça pendant des heures, encouragée par MMM.
2h38 : je finis de sortir Kouign Amann en l’attrapant sous les bras. Ses yeux sont immenses et grand ouverts, il est grand et fin… Il a plein de cheveux… Il est magnifique… C’est mon fils, mon tendron, ma pâtisserie. MMM coupe le cordon.
Fin de l’accouchement et début d’une merveilleuse vie à trois.
Depuis ce jour, j’ai compris pourquoi les femmes, ces folles, font d’autres enfants malgré les douleurs de l’enfantement.
Au fait, hier c’était l’anniv de ma Maman, Mamily mais comme l’article était programmé, j’ai zappé. Bon anniv, Mam !