On l’a échappé belle… J’ai failli vous faire un remake de ça… Bon, là, je vous le fais un peu pareil mais en plus court.
Suite à la perte de notre Madame Perle adorée, il a fallu chercher très profondément au fond de nous une minuscule envie de trouver une nouvelle nounou. Forte de mon expérience passée, j’ai commencé la dépression avant même de commencer à chercher. C’était toujours ça de fait, j’avais pris de l’avance, en somme.
La semaine dernière, j’ai donc récupéré la liste des assistantes maternelles libres de la PMI de Banlieue-sur-Marne. Pourtant, à la PMI, c’est pas vraiment mes meilleures copines, mais bon, à la guerre comme à la guerre. Et puis, j’étais en dépression, je vous le rappelle.
Et donc, j’ai appelé les 14 dames de cette liste. Une par une. Et l’une d’elle m’a donné encore 7 autres noms de dames. Que j’ai appelé une par une… Pour au final décrocher 4 rendez-vous… Dont 3 en commun avec les parents de la petit M. qui était gardée aussi par Madame Perle. Glauque, isn’t it ? Heureusement, Monsieur Mon Mari a eu 2 jours de boulot annulés et pour partager ma dépression, il est venu voir les nounous avec moi. C’est beau l’amour, hein.
Rdv n°1 : dans une petite cité à 3 km de chez nous, une petite dame d’une soixantaine d’années au brush improbable nous accueille. Tout a l’air bien sauf que : « l’entretien, c’est 3 euros, je ne fais pas la cuisine, il faut apporter un lit parapluie et je n’ai pas de poussette double ». Alos qu’elle garde 3 enfants, dont un bébé de 6 mois. Autant dire que si Kouign Amann reste chez elle, il ne va pas sortir des masses. Vu l’état des jouets, on se dit que les 3 euros ne sont pas réinvestis pour acheter du matos de puériculture… Et puis, ils font quoi chez vous en pleine semaine vos petits-enfants de 2 et 5 ans ??? OUT et merci.
Rdv n°2 : nous misons tout dessus car nous pouvons y aller à pieds et ça nous fait gagner un temps fou de ne pas prendre notre voiture. Ouaip, sauf que chez cette petite dame à la voix fluette (désagréable), c’est 4 jours par semaine, pas les vacances scolaires et surtout pas après 17h45… Pas jouable pour nous. Mais qui, à part les enseignants, peut bien aller chercher son enfant avant 18h en région parisienne ?
Rdv n°3 : dans un grande cité, loin de chez nous (3 nounous sur les 21 appelées habitent à cette adresse !). Premier bémol, c’est loin et sur une route très fréquentée. Temps perdu énorme. Sinon, cette dame est très gentille. La télé est allumée sur Gulli pendant tout notre entretien, la petite fille gardée passe son temps à regarder l’écran avec sa tétine au bec… La nounou est très gentille, nous complimente sur notre fils… « Vous savez, la petite que je garde, elle est tellement bien ici qu’elle ne veut pas repartir avec ses parents le soir ». Et là, je repense à Madame Perle qui me disait : « les enfants savent bien faire la différence entre vous et moi. C’est toujours vous qu’ils préfèreront car vous êtes les parents ». Au moment de partir, cette dame embrasse fort Kouign Amann en lui martelant des « Je t’aime, je t’aime, je t’aime »… Heu, déjà ?
Nous sommes sortis de ces trois rendez-vous complètement sonnés, dépressifs et dépités. J’ai annulé le rendez-vous que j’avais demain chez une nounou qui habitait dans la même cité que la nounou numéro 3.
Quel blues nous avons eu avec MMM de voir ces dames certes gentilles mais dont les principes d’éducation nous correspondent aussi peu… Chercher un trésor fait prendre conscience de celui que l’on avait avant. Et encore, nous savions la chance que nous avions d’avoir trouvé notre Perle…
Pleine de désespoir, je rappelle la PMI pour leur demander de me tenir au courant s’il y a de nouvelles assistantes maternelles de libres ou si on me conseille un pont en particulier pour sauter dans la Marne… Et là, surprise : « ça ne vous intéresse pas la crèche ? ». Bah, pourquoi pas… Il faut tout de même savoir qu’à Banlieue-sur-Marne, pour avoir une place en crèche, il faut être la fille du maire, le fils du maire, connaître la cousine de la tante du maire ou coucher avec le maire… Bref, c’est LE truc pour les VIP qui sont prêts à tuer père et mère…
Bref, une heure plus tard, la dame de la PMI m’appelle pour me dire qu’il y a une place en crèche pour Kouign Amann. Certes, dans la crèche la plus loin de chez nous (fallait pas trop rêver) mais qu’en gros, il me suffit d’appeler pour les modalités… Un conciliabule de 12 secondes avec MMM nous fait prendre conscience que la chance ne se représentera pas (bah ouais, mon maire, il est sexy comme un maire et j’ai pas envie de coucher avec) et que, de toutes manières, après avoir eu Madame Perle, toutes les autres nounous ne trouveront jamais grâce à nos yeux et j’appelle. Me voilà avec un rendez-vous pour jeudi afin de faire notre dossier et de régler les détails de l’adaptation. Kouign Amann va jouer les petits Jésus dans la crèche… Comme quoi, pour avoir une place en crèche, il suffit d’avoir sa nounou qui décède. Fallait le dire avant (humour très noir mais qui prouve que je sors de la dépression).
La photo, c’est la petite poupée Corolle souvenir de Madame Perle. M’étonnerait pas qu’elle nous porte bonheur celle-là…