En été, quand on est mère de famille, le danger est partout. Il faut tout surveiller, être aux aguets, ouvrir l’oeil et le bon parce que sinon, c’est le drame. Nos pires ennemis ? Les piscines, les terrasses et autres escaliers sans protection, les insectes qui piquent, le sable qui n’est pas comestible, le soleil qui brûle la peau, les vieux chewing-gums qui traînent par terre, les vieux mégots qui attirent les gosses comme des diamants… Bref, l’ennemi est partout et même plus proche que ce que l’on croit.
Franchement, si on m’avait dit qu’il fallait que je me méfie de Papy Al, mon grand-père (93 ans), le papa de Mamily, et bien je l’aurais pas cru et pourtant, c’est lui a failli renvoyer Kouign Amann aux urgences. J’exagère un peu mais son mon intervention physique, ça aurait pu mal tourner…
Ce qu’il faut savoir, c’est que Papy Al est un aventurier. Il a né et à vécu 15 ans en Amérique (dont il garde l’accent très prononcé), il plongeait depuis le plus haut pont de son village pour impressionner les filles, il a débuté la planche à voile et le ski à 65 ans et malgré ses 93 ans, il monte régulièrement sur le toit de sa maison (deux étages) pour compter les tuiles ce qui nous rend tous chèvres… Ouaip, Papy Al, faut pouvoir le suivre…
Le jour de l’anniversaire de Mamie Elise (la maman de Mamily et donc, la femme de Papy Al, 92 ans), nous nous retrouvons en famille autour d’un bon goûter dans le jardin. Un couverture traîne par terre, Kouign Amann s’allonge dessus et voilà pas que Papyzou (le compagnon de Mamily) et Papy Al soulèvent mon Kouign Amann et le bercent dans la couverture qui prend la forme d’un hamac. L’autre pâtisserie, un peu coincée au début, se met à rigoler tout ce qu’il peut. Quand on le repose, il dit « encore » !
Trop contents, Papyzou et Papy Al y retournent. Et là, ça tourne mal « à trois on fait le loop » dit Papy Al. « C’est quoi le loop ? » dit Papyzyou ? Le loop, c’est tout simplement un tour complet de la couverture avec mon fils dedans…
Mamily et moi échangeons un regard désespéré. Nous connaissons Papy Al et son fameux loop et nous savons qu’il VA le faire, son p… de loop.
« Un, deux… »
« Papy arrête, pas de loop, il est trop petit (pour mourir) ! » hurle-je en interposant mon corps sur la trajectoire du loop. Au risque de me prendre mon fils dans les dents.
« Ah bon ? » me dit Papy Al, déçu… « Mais vous l’avez tous fait, le loop ».
Ce qui explique bon nombre de commotions cérébrales dans la famille.
Même si « de battre mon coeur s’est arrêté » et qu’Amadeus en a profité pour faire un salto arrière dans mon ventre, je dois dire que de voir son Papy aussi en forme et aussi joueur à cet âge là, c’est un merveilleux cadeau de la vie. Tant qu’il invente des bêtises et qu’il monte sur le toit, c’est qu’il est là.
Morale de l’histoire : surveillez bien les piscines et les escaliers, mais tenez à l’oeil les arrières-grands-pères un peu trop aventuriers.
Bon anniv à Mamily, Gaspard et Mary !