L’Hôpital des Clefs, c’est un peu ma maison. Deux grossesses à 23 mois d’intervalle et des rendez-vous qui commencent au 4e mois, autant vous dire que je connais par coeur. Et j’aime cet hôpital, j’aime les gens qui y bossent, j’aime l’ambiance un peu à l’ouest, la valse continue des gens qui y passent. Et heureusement car j’y passe du temps dans cet hôpital, au minimum 2h15 mais j’y ai déjà passé jusqu’à plus de 4h pour un rendez-vous.
Rendez-vous type :
9h20 – mon rendez-vous avec le Docteur Z est fixé à cette heure-là mais d’expérience, je sais que rien ne sert d’arriver en avance, vu son retard. Je me pointe donc à l’heure précise et fais la queue pour récupérer un gobelet devant une toute petite salle où attendent d’autres futures mamans. Bon, y’a pas de chaise et il fait 28°C, j’enlève mon manteau, mon écharpe et me retrouve chargée comme un mule (qui transpire) avec mon sac à main et mon dossier de grossesse calé sous le bras.
9h26 – ben ouais, faut le temps… J’arrive enfin au Graal, soit la coupe en plastoc destinée, non pas à recevoir le sang du Christ mais mon urine. Et oui, même chez les objets, y’en a qui ont une VDM.
9h29 – les WC se libèrent, maintenant que je connais le coin, je sais qu’il en existe plusieurs à différents endroits ! Bon, maintenant, faut trouver comment poser le manteau, l’écharpe, le gilet (que j’ai enlevé aussi finalement), le dossier grossesse et le sac à main dans cette petite pièce sans que ien ne trempe dans quoi que ce soit. Ouf, défi relevé, y’a pas de petit challenge dans une journée !
9h31 – je remplis le Graal, voile pudique.
9h36 – j’ai réussi à sortir des toilettes, à me laver les mains, le tout, sans rien renverser, surtout pas mon gobelet.
9h38 – je reprends la queue devant la petite salle… Et là, on peut observer les différentes techniques pour masquer le contenu de son verre (transparent, bien sûr) : certaines le tiennent à deux mains, d’autres l’enveloppent dans un mouchoir et d’autres encore (comme moi) sont tout simplement concentrées sur le fait de ne rien renverser alors qu’elles ont déjà les bras chargés et pas de siège pour s’asseoir. Et la concentration, ça donne chaud. Il fait 31°C à l’Hôpital des Clefs.
9h41 – c’est à moi, je donne mon pipi à une infirmière (?) qui l’analyse en direct live et me demande le traditionnel « vous êtes à quel terme ». Je me concentre et annonce fièrement sans me tromper mes semaines d’aménorrhées (vu que j’ai révisé avant). Elle me donne un petit papier qui dit que mon pipi est tellement pur que l’on pourrait le commercialiser en tant qu’eau de source. Quoi, je m’enflamme ? Bon, le papier dit juste des trucs du style : négatif, PH, pas de traces… Mais en gros, ça veut dire la même chose.
Hop, fini pour aujourd’hui ! Comment ça « déjà » ? Ben oui, faut s’y faire, c’est la crise, je deviens radine. Et la sieste de Kouign Amann est courte, je rentabilise comme je peux ! (oui, il est encore malade)