Mardi prochain, la Princesse Fleur de Sel débute son adaptation à la crèche. A 8 mois et demi, il est grand temps que nous volions chacune dans notre propre coin de ciel. On me demande souvent « ça ne va pas être trop dur pour toi » ? Non, je ne crois pas. J’ai besoin de me retrouver, d’avoir du temps pour travailler sans être interrompue par une couche puante ou une purée maison à mixer. J’ai besoin de la laisser vivre sa vie. J’ai adoré ces 8 mois et demi passés auprès de ma Fleur de Sel tout comme j’ai aimé les 5 mois et demi à la maison avec Kouign Amann. J’ai eu cette grande chance de pouvoir profiter de la toute petite enfance de mes enfants sans établir de relation fusionnelle, il me semble.
Fleur de Sel va aller pousser dans un autre jardin. D’autres mains que moi vont l’arroser et c’est ce qui peut lui arriver de mieux. Elle va s’épanouir, découvrir d’autres visages, d’autres manières de faire que les miennes et chaque jour je vais la trouver changée.
Pour moi, les étapes comme la diversification, le passage à la crèche ou encore la marche ne sont pas des déchirements. Mes bébés grandissent et deviennent de plus en plus autonomes. Mon rôle (et celui de MMM) est de les accompagner sur ce chemin, à leur rythme, sans les brusquer mais en les soutenant.
A un moment, je me suis dit que j’aurais du mal à laisser Fleur de Sel parce que quand on a eu aussi peur de perdre un enfant, on se dit qu’on ne pourra jamais le laisser, qu’on aura trop peur de ce qui peut arriver si on est loin. Et puis ma confiance en la vie a repris le dessus. Fleur de Sel m’a montré qu’elle savait se débrouiller dans la vie, que son instinct de survie était aiguisé (« une lame, pointu comme un couteau« – référence musicale, si vous connaissez, vous êtes mes copains) et qu’au contraire, elle était plus apte que n’importe quel autre enfant à s’éloigner de son cocon.
Et à l’heure d’aller la chercher chaque soir, je serai heureuse de la retrouver et d’avoir passé ma journée loin d’elle, sans culpabilité.