J’ai été ce que l’on appelle un enfant à problème en ce qui concerne la nourriture. Le genre de petite fille qui dit « non, j’ai pas faim, j’ai déjà mangé hier ». Le genre qui se met à pleurer dès que sa mère appelle la famille « à table ». D’aussi loin que je me souvienne, je n’avais pas faim, la nourriture ne me faisait pas envie. Tout ce qui m’intéressait, c’était les bonbons, le chocolat et éventuellement, les gâteaux (au chocolat). Durant une longue époque (de 18 mois à 15 ans), les repas ont été de longs calvaires pour ma mère. Que préparer pour Marjo qui ne mange rien ? Si je fais ça, elle va me dire qu’elle n’aime pas, elle n’aura rien dans le ventre… Les affrontements et les pleurs autour de l’assiette ont été nombreux et épuisants.
Et puis un jour, j’ai eu 15 ans et j’ai eu faim. Je me suis mise à manger. Et puis un jour j’ai eu 20 ans et j’ai eu envie de goûter des choses que je n’aurais jamais imaginé manger : des huîtres, de la viande, des légumes… J’ai 32 ans et je mange presque comme tout le monde. Certes, je dis « presque » parce qu’il y a des choses que je ne mange toujours pas mais à part ma mère et ma belle-mère (et parfois MMM), ça ne contrarie personne.
Tout ça pour rassurer les parents qui galèrent autour de l’assiette de leur enfant en leur disant que ça ne dure pas toute la vie. Tout ça pour dire que je ne ferai pas de l’assiette de mes enfants un enjeu parce que nous avons perdu trop d’énergie ma mère et moi alors que je mange normalement désormais. Tout ça pour vous dire aussi que j’ai lu un livre super qui apporte de vraies réponses aux parents désoeuvrés devant l’assiette de leur enfant : Libérons l’assiette de nos enfants ! de Laurence Haurat (psychologue-nutritionniste) et Laura Annaert (Maman chef).
Ce livre est un vrai soupir, un condensé de bon sens. On y parle aussi bien du conflit autour de l’assiette que du biberon ou encore des OGM. Il s’agit d’un vrai trésor pour répondre aux questions des parents qu’elles soient d’ordre nutritionnel, affectif, psychologique ou même culinaire car non seulement on vous rassure mais on vous conseille et on vous donne de bonnes idées de recettes !
Si vous avez fait le tour de la question et que le repas de votre enfant continue à être un problème, je vous invite à vous l’offrir (19,90 euros aux Editions de La Martinière), à respirer un grand coup et à vous dire qu’à 32 ans, votre enfant mangera certainement tout à fait normalement (mais n’aimera pas le lapin et le canard, c’est pas très grave).
EDIT : et pour l’anecdote, quand je suis partie à 500 km de chez mes parents pour travailler à l’âge de 20 ans (vous pouvez m’appeler Cosette), je n’achetais que de la mimolette, du nutella, du coca light et du surimi. Pas parce que je manquais d’argent, non juste parce que c’était les seules choses que je mangeais…
EDIT 2 : bienvenue à Maya, la soeur de Lili et bravo à Frédérique, sa maman.