Le 18 mars, c’est demain, et c’est l’anniversaire d’MMM. C’est aussi l’anniversaire du pire jour de ma vie. Il y a un an, j’ai vu ma fille mourir. Je ne vous raconterai pas les détails mais pour résumer, il y a un an, je suis tombée dans un gouffre, j’ai vu Fleur de Sel passer brièvement de l’autre côté, j’ai passé des heures à ne pas savoir ce qu’il advenait d’elle, j’ai vécu de longues minutes à imaginer ses funérailles, à essayer d’imaginer quelle vie il pouvait y avoir sans elle.
Je voyais cette date anniversaire arriver avec une pointe d’angoisse. Je suis « très » anniversaires, ils ont une symbolique importante pour moi alors je me disais que forcément, cette date passerait mal et que j’aurais des angoisses et des relents de douleur.
Et puis la semaine passée, nous avons dîné chez des amis. Mon copine A. m’a demandé comment je me sentais par rapport à tout ça. Et j’ai ouvert les vannes, j’ai parlé, parlé, parlé et MMM aussi. Trop peut-être pour nos amis, je ne sais pas mais je les remercie de nous avoir écoutés aussi bien. J’ai partagé certaines images, nous avons ressorti nos vieilles émotions pour les aérer et je sais que ça nous a fait du bien. Dès le début de ce cauchemar, nous avons pu en parler. Comme c’était l’anniversaire de MMM, les coups de fil pleuvaient et il a pu tout de suite partager sa douleur. De mon côté, la famille était plus que présente et je me souviendrai toujours de l’oreille attentive de mes chères Twincouzin, July et Sabine durant ces jours noirs.
En parler nous a sauvé, je pense. En parler nous a permis de ne pas porter nos sacs trop lourds sur le dos et de partager notre fardeau. Nous sommes aussi allés voir une psychologue pour deux séances de thérapie familiale histoire de larguer encore un peu de lest avant l’été l’an passé. Et ça nous a fait du bien, surtout à moi je crois.
Il y a un an, le 18 mars, j’ai vécu le pire jour de mon existence. Je ne sais pas encore comment je vais vivre cette journée de demain. Je ne suis pas certaine de ne pas me réveiller en transe à 4 heures cette nuit, l’heure où la descente aux enfers a commencé. Je ne suis pas sûre de ne pas me refaire un minute par minute au fil de la journée. En revanche, je sais que je peux en parler et mettre des mots sur ce qui m’a tant fait mal. Et s’il faut verser quelques larmes, je ferais en sorte qu’il s’agisse de larmes de bonheur en me disant que j’ai la chance d’avoir près de moi la plus merveilleuse Fleur de Sel du monde.
EDIT : désolée si j’ai l’air de ressasser. Le fait est que ça me fait du bien d’en « parler » ici aussi…