C’est avec 8 doigts au lieu de 10 que je tape ce billet (oui, ej tape avec mes 10 doigts, c’est le talent)… Tout a pourtant commencé de la manière la plus banale qui soit. Réveil synchronisé des pin’s à 7h pour le biberon. Une fois le biberon avalé, Fleur de Sel va continuer sa nuit et Kouign Amann traîne avec nous en nous mettant quelques coups de latte (pourquoi, on ne sait pas). 8h, on se sort du lit pour le petit déj avec Mamily qui passe quelques jours chez nous. Kouign Amann construit une maison avec les coussins sur le canapé et râle parce que le toit, c’est pas vraiment du solide. Il prend sont téléphone Cars pour appeler les ouvriers (le chantier d’à côté, ça doit l’inspirer) et leur demande de venir au plus vite réparer ce toit. Mamily reprend le téléphone pour fixer une date avec eux : « mince, ils ne peuvent pas venir aujourd’hui, ça sera la semaine prochaine ». Alors Kouign Amann continue à pester contre son toit qui s’écroule. Pendant ce temps-là, Fleur de Sel boulotte miette après miette une tranche de pain d’épices.
MMM part sous la douche pendant que Kouign Amann s’habille. De mon côté, j’enfile ses chaussures à Fleur de Sel et je la pose debout au sol. Et là, un pas. UN PAS. Et boum, sur les fesses. J’appelle Mamily pour qu’elle vienne voir ça. Je repose Fleur de Sel sur ses pieds et là, 4 pas ! Ma fille maaaaaaaaarche, punaise, ma Fleur de Sel, mon petit bout de rien du tout, mon grand bonheur, elle marche. Je file hurler la nouvelle à MMM qui a la tête pleine de mousse. Elle marche, elle marche, vite, viens voir, elle marche ! Excité par cette ébullition, Kouign Amann nour appelle en hurlant pour que l’on regarde ses cascades sur le canapé qui n’est plus une maison mais un trampoline. On frôle la fracture du crâne à 4 reprises mais c’est pas grave, en même temps, on essaie de faire rééditer son exploit à Fleur de Sel pour que MMM (rincé plus ou moins de près) puisse admirer sa fille qui marche. Sans succès… C’est donc un MMM déçu qui part avec sa fille dans les bras et un Kouign Amann survolté à ses côtés.
Cela fait à peine 2 minutes qu’ils ont quitté la maison que j’entends les grillons (les grillons, c’est le bruit de mon téléphone quand MMM appelle). Les grillons à ce moment de la journée, ça sent pas bon. Un peu comme quand le mot « crèche » s’affiche sur mon téléphone en pleine journée. Je décroche : « Viens vite avec du froid, Kouign Amann s’est vautré, il a le genou ouvert ». J’entends Kouign Amann qui pleure tout ce qu’il peut. Grillage de plomb dans mon cerveau, je m’habille, je prends la poche de froid, le Diaseptyl et je… réponds à mon téléphone, les grillons à nouveau. Raaaaaa, laissez-moi, les grillons ! « Laisse tomber, ça va mieux ». Ah non, je suis prête, j’arrive. Je mets la sirène (dans ma tête, je l’entends vraiment) et je descends aussi vite que je peux. J’ouvre la porte de l’immeuble et, va savoir pourquoi, je laisse ma main dans l’encradrement. Boum. Aïe. Je viens de perdre 2 doigts dans la bataille. Je me retrouve sur le trottoir avec l’impression d’avoir laissé mon cerveau et mon estomac en route. J’avance comme une zombie vers la voiture où se trouve mon blessé, j’ai les doigts qui me lancent. Je regarde, je saigne. Le sang qui avait bien voulu rester dans mon cerveau jusque là se fait la malle et j’arrive blanche comme un bidet à la voiture. MMM me réceptionne, c’est lui qui me fai t un gros câlin et je fais un bisou à Kouign Amann qui ne pleure plus. Je laisse partir mon équipe en leur faisant »bye-bye » de ma main endolorie.
Je rentre à la maison. Mamily est sous la douche et j’entre dans la salle pour soigner mes doigts qui semblent peser 10 kilos chacun. Mamily sort la tête, voit le sang et m’engueule parce que je n’ai pas de Bétadine chez moi et que quand même, tu devrais le savoir Marjo, la Bétadine, c’est ce qu’il y a de mieux et qu’il faut en avoir dans une maison. Je vais donc me soigner dans le salon et Mamily arrive, dégoulinante d’eau. Dans son émotion, elle a inondé la salle de bain. Elle veut me soigner elle-même et me met un beau pansement sur mon ongle qui saigne. Je la regarde et l’espace d’une seconde, je me reconnais en elle. Je reconnais mes attentions de maman. Nous sommes maman de mère en fille.
Résultats des courses du jeudi matin : Fleur de Sel marche, Kouign Amann a le genou ouvert, j’ai deux doigts inutilisables, MMM et Mamily doivent encore avoir du savon dans les oreilles.
Bon, la MarjolieFamily, si on se faisait des matins un peu plus cool à l’avenir ?