Premier épisode à retrouver ICI.
De 9h15 à 11h50, MMM et moi travaillons chez Mamyvonne. Enfin, nous sommes supposés travailler mais vu le moral des troupes, nous préférons nous chouchouter et trouver des activités « doudous ». Genre je lis le journal du jour et je fais le tour des blogs des copines pendant qu’il lit ses mangas vautré sur le canapé.
11h50 – Nous partons ventre à terre (en voiture) direction la maison.
11h55 – Nous courons littéralement sur le chemin pour nous rendre à l’école. Il faut l’avouer, nous avons un peu la boule au ventre et nous nous demandons si c’était une bonne idée d’aller le chercher pour la pause déjeuner…
12h – Je vois mon tout petit minipouce derrière la maîtresse, il nous cherche du regard mais ne nous voit pas et se met à pleurer. Raaaaaa mais quelle horreur, maîtresse, dis-lui que je suis là, vite !!! Mon Kouign Amann me saute dans les bras. « J’ai eu peur que tu viennes pas ». Ce qu’il reste de mon petit cœur écrabouillé tombe par terre. Sur le chemin du retour, Kouign Amann ne dit pas grand chose, il se love dans mes bras, sent fort l’odeur de mon cou. Il semble épuisé.
12H15 – Arrivé à la maison, il se rue sur son doudou et sa tétine (interdite d’école). Un bon repas et il est requinqué. Enfin, on espère. Il s’amuse un peu avec son papa mais el cœur n’y est pas.
13h20 – Il faut repartir à l’école et le drame recommence. Sur le chemin, il hurle et pleure dans les bras de son papa à base de « j’ai pas enviiiiiiiiiiiiiiiie, j’ai pas enviiiiiiiiiiiiiiiie ». C’était vraiment pas une bonne idée de le faire manger à la maison.
13h25 – Je déshabille Kouign Amann qui se débat comme une anguille sur le plan de travail de Maïté, c’est l’heure de la sieste, une auxiliaire me l’attrape mais il s’accroche à mes doigts avec une force que je ne lui connaissais pas. Si je pouvais le faire entrer à nouveau dans mon ventre là maintenant, je le ferais. Mais vu l’évolution de son périmètre crânien et l’état nickel de mon périnée rééduqué, j’abandonne vite cette idée.
13h35 – Je sors de la classe et j’explose en larmes. Le bon sanglot qui me fait devenir toute rouge avec des yeux de mérou. Je retrouve MMM qui attend devant l’école son IPhone scotché à l’oreille (ben oui, Monsieur travaille et doit gérer sa boîte à distance, peut importe le cancer du tympan qu’il est en train de s’attraper). Je mouche mon nez.
De 13h40 à 16h20 – Nous partons direction « la ville » (comme on dit dans le coin) chercher du mobilier pour meubler notre grande maison. Normalement pour ça, on va chez IKEA. Je suis sûre qu’une bonne virée chez IKEA m’aurait redonné le moral. Là, j’ai juste envie de dire à Madame Roche Bobois que ses meubles sont hors de prix, à Monsieur BUT que son magasin est mal achalandé, à Monsieur Casto que tout est moche et cheap chez lui… Je suis physiquement mal. J’ai mal au ventre, comme si des petites mains de trolls avaient creusé des trous dans mon ventre et s’amusaient à tirer sur chacun de mes organes. Si j’oublie quelques minutes que mon fils est à l’école, le souvenir revient encore plus violemment sous forme d’une énorme nausée (note pour moi-même : acheter un test de grossesse. Nan, j’déconne, y’a pas moyen que je sois enceinte, je prends ma pilule 2 fois chaque soir pour être sûre. Nan, j’déconne encore, vous faites pas de souci). J’ai l’impression de manquer d’air et que mes poumons pèsent 3 tonnes (d’acier, c’est plus lourd). Dans ma carrière de maman, je n’ai jamais été aussi passive face à un événement, mon corps ne peut que subir les vagues d’angoisse que procure la pensée de mon fils en train de sangloter « maman » tout seul dans un coin de la classe.
16h20 – Je suis devant l’école pour récupérer MON FILS. C’est long, ils veulent pas ouvrir la porte ? L’envie de serrer fort mon pin’s dans mes bras se fait pressante (comme quand on a envie de faire pipi et qu’on arrive chez soi : le simple fait de mettre la clef dans la porte accélère l’envie, vous voyez ?). Mon coeur bat beaucoup trop vite et les trolls continuent à me grignoter les entrailles.
16h30 – Dans l’embrasure de la porte, la maîtresse me voit et appelle mon fils qui me saute dans les bras. Son tout petit cartable semble bien lourd pour ce tout petit bonhomme alors qu’il est vide. Les trolls disparaissent, Kouign Amann me serre fort dans ses petits bras. Je respire à nouveau mais jusqu’à quand…
Suite des événements : Kouign Amann a hurlé à nouveau mardi matin et ce matin. Il s’agrippe à nous et se met à hurler dès qu’on lui enfile son manteau. Du coup j’ai oublié le cartable ce matin (ça commence bien !) et Fleur de Sel que l’on confie à la nounou sur le parking de l’école se met à hurler aussi par solidarité. Kouign Amann n’a rien mangé à la cantine mardi mais il semble s’habituer à sa maîtresse. Je dois avouer que les trolls sont revenus en force quand il m’a raconté les récréations. Tu fais quoi dans la cours, tu fais du toboggan ? « Non, il n’est pas disponible, y’a trop de monde. Je cours et je marche seul. Et j’ai pleuré aussi parce que je voulais que tu viennes me chercher ». J’ai fait la bêtise de visualiser cette scène, j’aurais pas dû. Vivement les vacances…
PS : la photo n’a rien à voir, c’était celle du billet d’hier qui n’est pas passée…
