Les vacances sont finies et les trolls sont partis. Quand je parle des trolls, je ne parle pas de mes enfants (eux, ce sont les pin’s), je parle des trolls qui grignotaient mes entrailles à chaque fois qu’il fallait laisser Kouign Amann à l’école. Je parle des trolls qui s’amusaient à faire des noeuds avec les tout petits intestins de mon fils. Ceux qui partaient de son estomac pour remonter dans sa bouche en des cris de bête affolée.
Jusqu’à la veille des vacances, Kouign Amann pleurait environ un jour sur deux. Moins violemment qu’au début mais tout de même. Il nous regardait partir à travers la fenêtre comme si c’était la dernière fois qu’il nous voyait… Il pleurait plus avec moi qu’avec son père, l’un des avantages d’être LA maman, hum.
Hier soir, en discutant avec lui de sa rentrée, j’ai senti que son petit coeur était plus léger, que c’était la joie et l’excitation de reprendre l’école qui prenait le pas sur les angoisses du début. Ce matin, il s’est réveillé de bonne humeur, a englouti son bib et demandé du rab de câlin. Il m’a réclamé son petit coeur au stylo bille sur le creux du poignet comme s’il enfilait son armure de chevalier. « C’est notre secret maman, ce petit coeur, il ne faut le dire à personne ». Il a fait le chemin jusqu’à l’école le coeur léger. Son joli visage s’est un peu assombri à notre arrivée devant sa classe, j’ai senti que les trolls étaient revenus. Oui, ils étaient là mais ils étaient vraiment tout petits. Des mini-trolls qui chatouillent à peine, avec des toutes petites mains et des toutes petites dents. Des trolls de rien du tout.
Et puis quand je l’ai vu me faire au revoir brièvement derrière la fenêtre avant de rejoindre ses copains, j’ai su que les trolls étaient partis. Définitivement ? Je ne sais pas, ils trouveront sûrement un moyen de revenir mais ce matin, à 8h46, ils étaient bel et bien partis. Youpi.
Photo : promenade du 1er novembre dans les alignements de Kerzerho.