Il y a le quotidien, les enfants qui râlent, qui ne sont pas contents, qui n’écoutent rien, que veulent toujours le yaourt à la fraise alors qu’on vient de leur donner celui à la banane. Tout ça, même si cela m’use énormément et que je ne fais pas preuve d’une patience légendaire, je le conçois, je le gère, je l’accepte. Même si je le répète, ça me fatigue et me rend un peu dingo parfois (souvent).
Et puis il y a les explosions. Les hurlements. La violence qui se déchaine, les petites mains qui battent l’air et qui cherchent à faire mal. La voix animale qui se casse. La haine qui semble jaillir d’un regard. Dans ces moments-là (heureusement assez peu fréquents), je suis partagée entre une colère noire contre l’enfant en question et un désarroi immense de ne pas comprendre d’où cela vient et de voir mon enfant souffrir ainsi.
J’essaye de me souvenir de ce que je ressentais, petite, quand je me mettais dans des états un peu similaires. Ce dont je me souviens, c’est que ma peine semblait venir de nulle part et que rien ne semblait pouvoir me consoler. Un simple mot suffisait à délcencher une peine incommensurable et je n’avais pas envie de me calmer. Je voulais juste ressentir ce sentiment fort de tristesse et de colère. Me laisser consumer par cet état et ne jamais pardonner, ne jamais me calmer. J’imagine que parfois, sans savoir pourquoi, on a juste besoin de ressentir des choses fortes, on a juste besoin d’ouvrir les vannes et et de perdre pied parce que l’on n’arrive pas à exprimer oralement, parce que parfois ça déborde.
Ces dans ces moments-là qu’être mère est si difficile pour moi, je l’ai déjà dit, je crois. C’est quand je ne sais que faire face à une colère venue de nulle part. C’est quand je me sens responsable de tout que ma cape de supermaman me semble en plomb et que mes épaules me semblent si étroites.
PS : la photo ? Les radis, notre remière récolte du jardin, qui ont permis de passer à autre chose dans la sérénité après la crise.
PS : j’en profite pour souhaiter la bienvenue au Polichinelle de Mother Earth et à Ethan, le petit frère d’Amy. Et vive le mois d’avril avec toutes ces naissances !