Dimanche soir, un commentaire déposé sur le blog m’a fait repenser à un billet que j’avais envie d’écrire depuis longtemps :
« Ma fille à aujourd’hui 8 mois et nous envisageons de faire un 2ème enfant assez rapidement…je voudrais juste avoir ton ressenti par rapport à l’écart entre la grossesse/naissance de Kouign Amann et Fleur de sel et sur ce qui vous a motivé ? ».
Plus que la première partie de la question sur l’écart de mes enfants que je traiterai certainement un jour, c’est le thème de la motivation qui m’inspire.
Ce que je vais écrire n’est nullement universel, c’est simplement notre manière à MMM et moi d’envisager notre vie, notre famille et notre parentalité ensemble. Cela aurait peut-être été différent si nous avions été en couple avec d’autres personnes mais dès le début, nous avons été sur la même longueur d’ondes en ce qui concerne les enfants, notre envie d’enfants.
Nous en voulions, c’était certain. Une fois que nous avons compris que nous étions plus ou moins faits l’un pour l’autre (finalement, assez rapidement), nous nous sommes fixé sur le chiffre de 5 enfants (naïfs que nous étions). Sans pour autant se lancer dans l’aventure, nous parlions de parentalité et nous cherchions même des prénoms de temps à autre.
Et puis un jour, je me suis réveillée avec une envie viscérale d’avoir un enfant de MMM. ça semble très raccourci mais ça s’est passé ainsi (je me souviens de ma chère Maud de La Rochelle qui m’avais raconté avoir exactement vécu la même chose). J’ai laissé mûrir cette envie pour être bien certaine avant d’en parler à MMM (avec qui je n’étais pas encore mariée). Et puis un soir de fiesta, je lui ai fait part de mon envie d’avoir un enfant de lui. Il m’a dit oui, on y va. Et c’était parti.
Une fois que Kouign Amann est arrivé dans nos vies, MMM a vite eu envie d’agrandir la famille. Nous avions revu nos objectifs à la baisse avec 4 enfants. Au bout de 7 mois alors que de mon côté, j’avais l’impression de quitter tout juste mon costume de femme enceinte et de redevenir une femme tout court, l’envie est revenue chez MMM. Il m’a simplement dit qu’il attendrait mon feu vert mais que de son côté, l’envie était là, sans me mettre la pression. Et puis, un soir de fiesta… je ne vous fais pas de dessin mais j’ai dit à MMM que chez moi également l’envie d’un enfant était de retour. Kouign Amann n’avait pas encore un an.
Et puis Fleur de Sel est arrivée avec tout ce que cela a comporté d’émotions et de peurs. Nous savions que nous avions envie au fond de nous d’un 3e enfant qui serait certainement le dernier mais nous avions besoin de temps après ce séisme dans nos vies. Combien de temps, telle était la question. Nous en parlions souvent sans être capables de dire : allez, on y va, on se lance. L’idée était là mais l’envie : non. Après notre déménagement en Bretagne, MMM m’a parlé de son envie qui était à nouveau là. De mon côté, j’étais pétrifiée. J’en avais follement envie mais j’avais si peur que tout reparte en sucette. Je trouvais que ça n’était pas raisonnable, que nous étions déjà bien gâtés avec 2 enfants en bonne santé (je touche du bois). C’était non.
Et puis un matin, l’envie a tout balayé. Mes peurs, mes angoisses, mes questions, tout avait disparu ou presque. Voilà ma réponse à la question posée dans ce commentaire.
Pour moi, l’envie d’enfant est là quand elle fait se taire toutes les autres voix dans ma tête, quand il n’y a plus qu’elle et qu’au fond de mes tripes, quand je sais que nous saurons faire face à tout ce qui pourrait arriver.
Avec MMM, nous ne nous sommes jamais dit : ce n’est pas le moment parce que ça ne colle pas avec nos aspirations de travail, ça n’est pas possible parce que nous allons avoir deux enfants à la crèche en même temps, ce n’est pas envisageable parce qu’une grossesse avec un enfant en bas-âge, c’est fatiguant, etc. Non, pour nous, l’envie d’enfant supplante ces questions et nous avons à chaque fois eu assez confiance en la vie pour nous dire que la situation n’était peut-être pas idéale mais que si nous attendions qu’elle le soit, cela pouvait durer longtemps. Nous avons toujours laissé parler cette envie et la logistique, l’argent ou nos plannings de ministres n’ont pas suffit à faire taire notre désir commun de construire une famille ensemble au moment où cela nous semblait tout simplement évident.
Oui, nous avions envie d’une fratrie avec des enfants d’âges rapprochés mais si nous avions dû y réfléchir et tout analyser, nous n’aurions peut-être pas mis Fleur de Sel en route et encore moins Pyrrhus. Si nous avions été raisonnables et si nous avions voulu favoriser notre confort (et notre sommeil), Kouign Amann serait encore fils unique. Si nous avions analysé la situation au lieu d’écouter nos coeurs, nous nous poserions encore mille questions au lieu de préparer l’arrivée de Pyrrhus…
Voilà un billet décousu et laborieux pour résumer nos « motivations » qui, je le répète, sont très personnelles et en rapport avec notre philosophie de vie (ça semble très pompeux à écrire mais je ne sais pas comment l’expliquer autrement). MMM et moi faisons les choses quand nous les sentons, parce que c’est lui, parce que c’est moi. Nous avons eu la grande chance de voir nos envies se rencontrer, de voir nos voeux se réaliser et nos désirs d’enfants fructifier (Pyrrhus me le confirme en mettant des coups dans l’ordi au moment où j’écris ces mots). Cette manière de penser est loin de convenir à tout le monde et vu la situation actuelle, je comprends bien que certaines familles doivent « faire » avec la gestion de leur carrière professionnelle, l’espace de leur appartement ou encore les modes de garde et il n’y a aucun jugement en toile de fond de ce billet, simplement l’envie d’expliquer que chez nous, une envie d’enfants ne s’explique pas, elle se vit.
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