Voilà 11 mois que je suis bretonne. Enfin, non, je ne suis pas bretonne, je vis en Bretagne et comme je vous le disais dans ce billet il y a quelques temps, devenir bretonne, c’est tout un art auquel je m’initie jour après jour. Voilà mes dernières constatations. Pour être Bretonne, il faut :
– pouvoir parler de la météo au pied levé. Facile. Chaque rencontre avec le voisinage commence par un petit mot sur le temps qu’il fait. En ce moment, on s’en donne à coeur joie avec des « c’est quand même pas un temps, hein » et des « et après on nous parle de sécheresse aux infos ».
– aimer la pluie en été. Si j’ai été plutôt épargnée par la pluie depuis mon arrivée en Bretagne, juin et juillet ont été pluvieux de chez pluvieux… Et ça n’a pas l’air de s’arranger. Au moins, les nappes phréatiques savourent, j’espère.
– ne pas savoir rouler dans un rond-point. Certes, les Bretons consuisent bien mieux et bien moins nerveusement que les Parisiens mais bon sang, il y a un vrai problème avec les ronds-points. A croire que les auto-écoles du coin ne font jamais prendre les ronds-points à leurs élèves. Les conducteurs foncent pour forcer la priorité, le clignotant semble facultatif et je ne vous parle même pas de serrer au milieu quand vous prévoyez de tourner à gauche.
– ne pas avoir peur de manger une galette complète puis une crêpe au sucre et une au salidou pour terminer. Easy, je gère grave.
– savoir que Kenavo ne veut pas dire « bonjour » mais « au revoir » et surtout, trinquer en disant « yer’mat » = « à la vôtre ». Même enceinte et à l’eau, je suis devenue bilingue.
– inculquer très tôt à ses enfants les symboles bretons. En voiture, Kouign Amann nous dit « oh, le drapeau français ». Ah non mon chéri, ça c’est le drapeau breton… Gros fou-rire !
– boire du lait ribot. je veux bien faire plein d’effort mais boire du lait ribot, c’ets juste no way. J’ai essayé, je vous jure monsieur le juge mais c’est juste un goût impossible à avaler pour moi. Un peu comme si vous mélangiez un quart de verre de sueur avec un quart de lait, un quart de jus de citron et un quart de crème fraîche. Fleur de Sel suit les traces de son père et descend un bol complet à chaque repas à la crêperie. Son avenir de Bretonne est assuré. Ouf.
– avoir un autocollant « A l’aise Breizh » à l’arrière de sa voiture. Désolée, je ne peux pas non plus, je suis allergique aux autocollants sur les voitures (les pires étant pour moi ceux qui annoncent : « Bébé à bord »).