Voilà donc plusieurs semaines que le jardin de la Nourserie accueille deux poules : Cocotte et Poulette. ne me demandez pas leur race, j’ai oublié de demandé lorsque je les ai achetées. Et vous savez quoi ? Les poules, c’est comme les enfants, on a beau les élever de la même façon (enfin, on pense les élever de la même façon alors que PAS DU TOUT), on se retrouve avec des êtres aux caractères archi-différents.
Poulette, la poule de Fleur de Sel est rousse. Le vendreur m’avait prévenue : vous voulez des oeufs, une rousse ne vous décevra pas. Bingo, Poulette pond 6 jours sur 7 en moyenne. Des petits oeufs pointus à la coquille brune. Délicieux, évidemment. Elle a même fait un oeuf à double jaune la semaine dernière. Poulette est la plus intelligente. Quand il pleut, elle va se mettre au sec, c’est elle qui a compris la première qu’il fallait rentrer au poulailler le soir. Tant mieux car Poulette est la plus difficile à attraper, elle se méfie de moi. En revanche, en ce qui concerne la nourriture, Poulette a un QI de poule. Même si elle est la première sur un morceau de pain ou une limace, elle va le lâcher pour essayer de récupérer ce que mange Cocotte et finir par se faire piquer son repas initial.
Cocotte, la poule de Kouign Amann est noire et jaune. Alors qu’elle semble plus vieille (grosse et la crête bien rouge) que Poulette, Mademoiselle Cocotte ne pond pas. Enfin si, elle a pondu UN oeuf au bout de 2 jours et depuis plus rien du tout. Son seul et unique oeuf était cassé (elle l’avait pondu depuis le perchoir, no comment) mais il était bien gros et clair. S’il n’y avait eu cet oeuf pondu, on pourrait penser que Cocotte est un coq mais non, Cocotte est juste une poule flemmarde (OK le temps n’est pas favorable à la ponte mais bon, elle pourrait faire un effort). Cocotte est du genre rebelle. Du genre à rester sous la pluie a attendre que la pluie en ai marre avant elle (oh wait, comme moi en fait). Du genre à se faire la malle du poulailler en s’envolant alors que je lui ai coupé les plumes du bout de l’aile droite pour éviter les fugues. Du genre à passer une nuit dehors sans se faire bouffer par le renard. Du genre à me faire courir après elle dans le jardin des voisins. Du genre a me faire couper ses plumes 4 fois pour arriver vraiment au bord de la chair et couper court (ah ah) à ses escapades.
Franchement, avoir deux poules, ce n’est pas de tout repos. Les premiers jours, alors que Petite Gavotte était encore un mini-bébé et que je courais après Cocotte et Poulette tous les soirs à la nuit tombée pour les attraper les mettre dans le poulailler, je me maudissais intérieurement. enfin non, je me maudissais à haute voix d’ailleurs : tu avais besoin de te coller deux poules sur le dos alors que tu as trois enfants ? VRAIMENT Marjo, tu n’as que ça a faire de courir après deux gallinacées sous la pluie pendant que tes enfants en profitent pour faire des oeuvres artistiques à base de petits suisses sur la toile cirée de la cuisine ? VRAIMENT ?
Depuis, nous avons trouvé notre rythme. « J’ouvre mes poules » tous les matins au réveil. « Je ferme mes poules » tous les soirs quand la nuit tombe. Je leur met de l’eau fraiche, du grain spéciale pondeuse (sans OGM) et je leur balance les restes de repas (elle font leur tri, par exemple, elle mangent la mie du pain mais laissent la croûte). Je passe en milieu d’après-midi voir si Poulette a pondu et j’engueule Cocotte au passage. Le samedi ou le dimanche, je change leur paille avec les Pin’s qui adorent m’aider.
Le plaisir de manger des oeufs frais est indéniable et j’aime voir ces deux petites poules faire leur vie dans leur enclos. Je sais déjà que si même si Cocotte ne pond jamais un autre oeuf de sa vie, je ne pourrais pas la manger parce que c’est ma poule et que j’y suis attachée (je sais, je suis nounouille). Et moi qui avait un peu de mal avec les oiseaux et les plumes, je prends plaisir à les porter à mains nues (au début, je mettais mes gants de jardinage car j’avais peur de les toucher) et à caresser leur plumage tout doux.Bref, je ne regrette pas, depuis notre emménagement à la Nourserie, je voulais des poules. Je les ai et elles vont parfaitement avec notre nouvelle vie.
PS : Si jamais cela vous intéresse, je peux vous faire un petit billet sur leur installation, leur nourriture et sur les lectures qui m’ont aidée à devenir une vraie petite fermière.