Non, rassurez-vous, je n’ai pas de maladie grave (enfin, je pense quand même que je me prépare une phlébite suivie d’une embolie pulmonaire parce que j’ai un point douloureux derrière la cuisse depuis mon dernier accouchement mais sinon, je ne suis pas hypondriaque DU TOUT), j’ai « juste » trois enfants. Et peut-être que vous ne le savez pas (ça veit dire que vous n’avez pas d’enfant) mais avoir un enfant, ça diminue forcément l’espérance de vie. Alors trois, je vous laisse imaginer. On ne multiplie pas par trois les facteurs de diminution, non, on les met au cube, c’est exponentiel comme truc. Je n’ose pas calculer combien d’espérance de vie j’ai perdu en 4 ans et demi mais je dois en être au bas mot à une dizaine d’années, d’ici la majorité de Petite Gavotte, j’aurais probablement quadruplé ce chiffre et je serais au bout du rouleau… Paix à mon âme.
En attendant, faisons un petit inventaire des causes de diminution d’espérance de vie relative à la parentalité :
– la découverte qu’on va devenir maman en faisant pipi sur un bâtonnet en plastoc = une semaine d’espérance de vie perdue en raison du choc psychologique intense (et punaise, si on savait vraiment…).
– une grossesse de 9 mois = deux mois perdus. Non mais franchement, la prise de poids, le système veineux qui trinque, les nuits sans sommeil, les angoisses existentielles de la femme enceinte, vous pensiez que c’était bon pour la santé ?
– un accouchement = une semaine. Enfin tout dépend des accouchements, y’en a qui pompent rien, d’autre une semaine, d’autres un mois. Pour Kouign Amann par exemple, je pense que j’ai perdu 10 jours alors que limite, j’ai gagné de l’espérance de vie en accouchant de Petite Gavotte.
– une dispute entre frères et soeurs = une minute perdue et le système veineux qui se tend à chaque accrochage. Vu le nombre de fights à la journée, ça va finir par un AVC, ça.
– un mercredi seule avec les enfants = 10 minutes à cause des déplacement en bagnole entre les activités des uns et des autres, des 4 repas où il faut répéter « mange avec tes couverts » et où on doit essuyer le verre d’eau renversé systématiquement.
– une nuit passée à tenter d’endormir un nourrisson jusqu’à 7 heures du matin = 4 heures perdues si c’est un enfant unique ou 6 heures perdues s’il a des frères et soeur car il faut assurer avec les grands dès 8h du mat’.
– une dépose des enfants à l’école le matin = 1 minute perdue ou 30 minutes perdues comme ce matin où Kouign Amann, pourtant à l’arrêt, à failli se faire bousculer par une voiture sur le parking de l’école (argh…).
– une première rentrée scolaire = 1 jour au minimum parce qu’on prend un coup de vieux et on est submergé par l’émotion de voir son petit oiseau prendre son envol. 1 semaine quand ça se passe comme pour Kouign Amann (décidément, ce môme veut ma peau).
– un virus qui fait tousser la nuit = 3 heures perdue pour chaque nuit. A multiplier par 10 pour la toute première laryngite qui vous réveille au milieu de la nuit alors que votre enfant fait un bruit de chien qui aboie à chaque respiration. En général, on finit aux urgences pour la première et après, on gère comme des bêtes avec du Célestène. Ceux qui ont déjà vécu ça le savent.
– une hospitalisation en pédiatrie = 1 mois. Entre les nuits sans sommeil et l’inquiétude (et les virus qu’on peut s’y chopper).
– une hospitalisation en néonat = 3 mois. Et un stress post-traumatique dès que vous entendez une sonnerie ui ressemble de près ou de loin à un scope.
– une hospitalisation en réanimation = un an, au bas mot.
– une sortie en ville avec les enfants = 3 minutes perdues à chaque approche de carrefour : « ATTENTION LA VOITURE » ou « STOP, j’ai dit STOP » que je crie bien évidemment 25 mètres avant le carrefour parce que le temps que ça arrive au cerveau, hein…
Voilà un tout petit échantillonnage des situations à risque. J’aurais pu en écrire des tartines mais pour tout vous dire, là, je dois finir les démarches concernant mes papiers de mutuelle, carte vitale, opposition CB, permis de conduire car mon porte-monnaie perdu est tombé dans les mains d’une personne mal intentionnée (qui en a profité pour utiliser la CB avant opposition, heureusement, je suis assurée) mais en fait, je crois que toutes les situations sont plus ou moins à risques une fois que l’on a un enfant…
Comme je vous le disais, je préfère ne pas faire le caclul de mon espérance de vie perdue, je risque de perdre encore quelques minutes à cause du stress que cela pourra m’engendrer… Mais rassurez-vous, j’ai bien compris que j’allais mourir jeune… mais heureuse.
PS : Bienvenue à Thimothée chez Adeline et Matthieu !
PS 2 : Je me fais le relais via Mary de la pétition que lancent les Restos du coeur et d’autres associations caritatives pour la reconduction de l’aide européenne.
PS 3 : je vous invite à également à laisser en commentaire vos situations « à risques » et d’évaluer le temps d’espérance de vie perdue…