Inspirer… Expirer… Et recommencer. Réaliser que cela fait 9 mois et même plus que je vis en apnée. Sentir mes côtes douloureuses quand je respire à fond et que je gonfle vraiment mes poumons. Sentir la morsure de l’oxygène qui vient s’insinuer dans les recoins oubliés de ma cage thoracique.
Avoir mal, enfin. Vivre dans ma chair cette douleur que je ne ressentais plus depuis si longtemps parce que je n’avais pas le temps, pas le droit. Avoir très envie de pleurer. Pleurer et avoir besoin de crier. Crier fort et rire ensuite d’un rire inconnu.
Sentir que l’on est sur le bon chemin et se dire que l’on n’est pas passée loin. Remercier ce corps que je maltraite depuis si longtemps d’avoir quand même osé tirer la sonnette d’alarme. Lui promettre que oui, je vais travailler à notre réconciliation. Qu’en fait, je ne lui en veux plus vraiment mais que je ne sais plus trop comment prendre soin de lui. Lui dire sincèrement que nos retrouvailles risquent de prendre du temps mais que je ne peux pas l’ignorer plus longtemps.
Dire à mon âme et à mon coeur qu’ils ont eux aussi ont le droit de souffrir. Jurer que toutes ces petites choses qui me font peur et que je leur demande de taire parce que je n’ai pas le temps, parce c’est compliqué, parce que j’ai un peu peur de laisser partir ces douleurs qui font désormais partie de moi, vont pouvoir être dites.
Réaliser que la maison est calme même quand les trois enfants sont là. Que Petite Gavotte dort plutôt bien, que Kouign Amann ne fait presque plus de crises, que Fleur de Sel semble apaisée. Que le tempête est passée. Voir mes enfants sourire tendrement, sans forcer le trait et les trouver si émouvants. Penser fort à MMM. Constater que je vais bien, que je suis encore debout et que le ciel est décidément très bleu.
Boucler ma valise tard dans la nuit et partir quelques jours avec une photo toute fraiche de chacun d’eux dans mon téléphone.
Inspirer… Expirer…
Pour mieux affronter le face à face avec moi-même qui se profile à mon retour.
Et être heureuse d’avoir envie de me traiter en amie.
EDIT : ce texte est un billet de blog. Il est romancé, imagé et me permet d’exprimer certaines choses et certaines situations sans en être le reflext exact. Sachez juste que je vais bien et que demain, je me dorerai la pilule au soleil. Smile, bliss and love.