Ce matin, j’ai changé de parfum. On s’en fiche comme du premier body maculé de méconium de prince George, je vous l’accorde. Mais pourtant, il fallait que je vous le dise, ce matin j’ai quitté l’eau des Minimes pour retrouver L’Heure Bleue. Cet acte de rebellion olfactive est très symbolique (si des psychologues sont dans la salle, qu’ils lèvent la main). Si si, je vous explique.
A chaque début de grossesse je suis, comme une grande majorité des femmes, incommodée par les odeurs, à commencer par ma propre odeur. Enfin, celle de mon parfum. Pour Kouign Amann, alors que je portais Angel depuis 13 ans (je ne l’aimais pas porté par d’autres mais sur moi, il sentait vraiment bon, je vous jure), j’ai arrêté du jour au lendemain pour ne plus jamais réussir à le mettre.
Après l’allaitement, j’ai ensuite longuement cherché ce qui me correspondrait comme nouveau parfum. Niveau parfum, je suis difficile. Je ne suis pas fan des touches fleuries, les trucs trop fort me dérangent et je préfère ne rien porter que d’être dérangée toute la journée.
J’ai testé les « nouveautés » genre Diesel et compagnie, no way, ça ne me correspondait pas du tout. Je me suis tournée vers les classiques et les Guerlain que portent ma maman ou Mamyvonne. Mais ça n’a pas collé non plus. Quand j’ai eu l’illumination. L’un de mes parfums préférés depuis toute petite, c’était L »Heure Bleue » que j’aimais sentir sur Toinette, ma tante adorée. Elle portait surtout le n°5 mais pendant quelques mois, elle lui avait fait une infidélité pour L’Heure Bleue et je me souvenais de la douce odeur sucrée de son cou. Après approbation de MMM, L’Heure Bleue est devenu mon compagnon quotidien. Je l’aimais tellement que j’ai réussi à la reporter après le premier trimestre de grossesse pour Fleur de Sel. Je me souviens que je le portais à l’Hôpital de Clefs et que quand je sortais de ma chambre (pour une écho, une réunion, une visite…), j’étais accueillie par ma propre odeur quand je revenais.
Quand je suis tombée enceinte (oui, parfaitement moi je TOMBE enceinte) de Petite Gavotte, j’ai vécu une sorte de Tchernobyl intérieur. J’ai cru mourir avalée par mon propre estomac qui se retournait. J’ai été cette femme qui demande à son mari d’arrêter la voiture pour vomir sur le bas-côté (un grand moment dans une vie de femme). Autant vous dire que le parfum n’était pas une option envisageable. A la maternité, j’avais apporté l’Eau des Minimes qui me rappellera désormais toute ma vie la naissance de Petite Gavotte. Pendant l’allaitement et après, j’ai continué à porter cette eau un peu citronnée et très fraîche sur mes vêtements.
Et ce matin, alors que je me lavais les dents, j’ai eu envie de remettre L’Heure Bleue. Comme ça, sans même avoir croisé la bouteille. Une envie forte de sentir la femme. Alors je l’ai retrouvée cachée dans mes petites affaires et j’ai pshitté. Une seule giclée pour ne pas trop en faire. Un peu comme si la mère en moi laissait un peu plus de place à la femme qui était en sourdine.
PS : désolée pour la qualité de la photo, Overblog me les compresse de manière affreuse en ce moment. Je cherche une solution…