Vider ses armoires, pas ses souvenirs

J’ai eu un peu peur que cela fasse mal mais je n’ai rien senti. Dimanche, je vidais les armoires des Pin’s parce que garder des caisses pleines à craquer de vêtements de bébés quand on a (presque) plus de bébé, qu’il n’y en aura plus et qu’en plus on a besoin de vider les lieux pour commencer les travaux, ça ne rime pas à grand chose. Suis-je certaine que ces petits habits ne seront plus portés par un de mes bébés. Oui, j’en ai la conviction. Comme l’explique fort bien Marie ici, je le sais, je le sens. Je ne serai plus enceinte, je n’accoucherai plus, je n’aurai plus de nourrisson au creux de mon cou, je n’allaiterai plus. Si j’ai peut-être un peu de nostalgie pour la grossesse, je sens que j’ai fait mon temps en tant que maman de tout petit bébé. Qui sait, j’aurai peut-être une baby fever dans quelques années et on remettra ça. Qui sait, un accident de la vie nous offrira peut-être une nouvelle aventure. Peut-être en tout cas, pour MMM et moi, la chose est actée, nous sommes au complet et tellement heureux de l’être.

Dimanche matin, j’ai donc déversé des kilos d’habits sur une planche montée sur tréteaux. J’avais trié en décembre les vêtements que je voulais garder en souvenir. Ceux qui sont pleins d’émotions. Qui sentent encore le bébé, le lait et les larmes, dans ma tête en tout cas. Ceux qui pourraient me filer une montée de lait si je les regardais un peu trop longtemps.

Je pensais que c’était plus ou moins rangé par taille mais visiblement, je l’avais rêvé ce classement. Enfin, si, il avait été fait mais à notre départ de Banlieue-sur-Marne et entre-temps, Petite Gavotte était passée par là. J’ai donc cherché « du 12 mois garçon » et du « 18 mois filles » avec les gens qui en demandaient. Je voyais de temps en temps passer un souvenir en même temps qu’un vêtement et c’était bon. J’ai intercepté quelques bodys et quelques robes que je ne supportais pas de voir partir, histoire de les ranger dans ma boîte à souvenirs. Mais je n’étais même pas nostalgique. Je n’ai pas vu passer la matinée occupée que j’étais à fouiller dans les premiers mois de vie de mes bébés.

MMM et les Pin’s sont venus me faire coucou à midi. Fleur de Sel était effrayée de voir tous les vêtements de sa soeur (c’était les tiens aussi ma chérie) en bazar sur cette table. Kouign Amann a voulu rester manger un sandwich et aider sa maman (durant 5 heures quand même). Du coup, il a mangé les Pom’Potes que je me réservais pour mon dessert mais on a passé un moment formidable tous les deux.

On a commencé par trier les habits par âge pour mieux s’y retrouver, je lui ai laissé la sucette que j’avais glissé dans ma glacière pour mon goûter, il a fait la démonstration de ses vieux jeux à ceux qui voulaient les acheter, il a compté les pièces des puzzles pour voir s’ils étaient complets… On a beaucoup ri parce qu’il ne trouvait pas les toilettes et que ça pressait… On a évoqué des souvenirs en voyant certains habits partir pour être portés par d’autres bébés. C’était vraiment une merveilleuse manière de fermer en douceur cette période de ma vie, de notre vie.

Être avec lui m’a fait réaliser à quel point c’est merveilleux d’avoir des enfants qui grandissent et que la période de la toute petite enfance, aussi jolie et pleine d’émotions soit-elle ne me manquera pas. Je suis repue. Over quota comme dit Marie. Oui, je sais, je pourrais encore changer d’avis mais je l’écris en toute sincérité. C’est fini et j’en suis heureuse.

Il me reste encore pas mal de vêtements dans les caisses, l’occasion d’avoir le plaisir de faire un autre vide-grenier d’ici l’été. Avec Kouign Amann en assistant de compète, évidemment.

PS : bienvenue à Anaïs, Basile et Adam… Le printemps fait fleurir les bébés.