Cette histoire se déroule en petite Bretagne il y a bien longtemps, au temps du Roi Arthur, des chevaliers de la Table Ronde et de Merlin l’Enchanteur.
Dans une toute petite maison en granit perchée au dessus de l’océan, vivait un jeune couple de ramasseurs de coquillages. Il répondait au fier nom d’Irwan et elle, au doux nom de Solsé. Ils travaillaient dur tous les jours pour ramasser le plus grand nombre de praires, palourdes et autres coques puis partaient les vendre sur les routes alentours sur leur carriole tirée par Princesse, leur vieille jument blanche. Le soir, ils partageaient les coquillages restants et se régalaient des victuailles qu’ils avaient troquées dans la journée.
Leur vie était rude et simple mais elle les comblait. La vue de l’océan face à eux tous les matins, le bonheur partagé d’être ensemble, la mer qui leur donnait chaque jour de quoi survivre, la douceur de leur foyer, tout cela formait un équilibre parfait. Enfin, presque parfait. Irwan et Solsé attendaient depuis longtemps déjà l’arrivée d’un bébé qui ne venait pas.
Chaque Noël, ils faisaient le même voeu mais l’année s’écoulait sans qu’il soit réalisé.
Un jour, ils entendirent que Merlin l’Enchanteur tiendrait audience en forêt de Brocéliande le jour de Noël. Tout le monde connaissait les pouvoirs des Merlin et sa grande générosité. Irwan et Solsé en étaient sûrs, Merlin pourrait réaliser leur voeu le plus cher.
La veille de Noël, après avoir vendu tous leurs coquillages, Irwan et Solsé partirent sur les routes avec Princesse. Il leur fallut marcher de longues heures de nuit car la forêt de Brocéliande où Merlin tenait audience assis sur son pommier était à une centaine de lieues de là.
Ils marchèrent toute la nuit et arrivèrent à l’aube tardive de décembre à Brocéliande. La forêt semblait accueillante, elle les enveloppait de ses arbres aux mille tonalités de vert alors que les autres bois du royaume affichaient leur mine d’hiver et leurs branches décharnées.
Irwan et Solsé ne sentaient plus leur fatigue tant l’air était doux et leur excitation grandissait. Ils cheminaient main dans la main suivis de Princesse sans savoir où aller mais en toute confiance. La lumière qui filtrait entre les feuilles leur indiquait le chemin.
Sans qu’ils ne s’en rendent compte, ils débouchèrent sur une clairière verdoyante. Au milieu trônait un magnifique pommier sur lequel se tenait assis le plus bel homme qu’ils aient jamais vu. Il portait une robe vert jade aux bordures d’hermine blanche. Ses cheveux bouclés et dorés formaient une couronne solaire autour du visage qu’il avait parfait. Tout en lui respirait la bonté. Assis sur son pommier, il sourit en les voyant. Les laissant venir, il tendit la main pour attraper une pomme, qui comme toutes les autres pommes de cet arbre, changeait de couleur à chaque seconde : rouge, jaune, vert pour recommencer à nouveau. Il croqua dedans tout en les regardant approcher. Merlin les attendait, comme il attendait tous ceux qui avaient besoin de lui.
« Que puis-je faire pour vous mes bons amis ? » leur demanda doucement Merlin.
Solsé qui avait perdu la voix devant tant de beauté fit signe à Irwan de parler pour eux-deux.
« Merlin, cher Merlin, je m’appelle Irwan et voici ma femme Solsé. Nous attendons depuis des années que notre amour donne son fruit mais nos attentes sont vaines et le ventre de ma Solsé reste désespérément vide. Nous venons en ce jour de Noël, symbole de la Nativité, vous demander humblement votre aide. Nous l’accorderez-vous ? ».
Merlin les observa longuement. Irwan avec sa belle stature, son teint cuivré et ses cheveux bruns épais aurait pu faire un superbe chevalier. Solsé, avec sa bouche framboise, sa peau de lait, sa longue natte doré et son air intelligent aurait pu rivaliser de beauté avec les plus belles dames du royaume. Merlin aurait pu changer leur vie en un clin d’œil : leur offrir un château, une terre, la noblesse et la pensée l’effleura une seconde. Mais ils savaient que ces deux-là étaient bien plus heureux et complets que tous les chevaliers et que toutes les dames du royaume. Il aurait aussi pu leur donner un bébé en un instant mais Merlin était joueur, il préféra leur confier une énigme.
Il envoya le trognon de la pomme qu’il venait de manger à Princesse qui n’en fit qu’une bouchée. Puis, il cueillit celle qui se trouvait à sa droite et l’envoya vers Solsé qui l’attrapa au vol.
« Belle Solsé, je te confie cette pomme. Fais-en bon usage et vos vœux se réaliseront au-delà de vos attentes ».
À peine Merlin avait-il terminé sa phrase qu’il disparut de la clairière et que son pommier se volatilisa.
S’il n’y avait eu la pomme aux couleurs changeantes dans la main de Solsé et la jument qui se léchait la bouche de satisfaction, ils auraient pu penser qu’ils avaient rêvé.
Retrouvez la suite du conte de Noël demain !
11 commentaires
Bonjour Marjolaine,
Vivement demain pour la suite de l’histoire …..j’adore les contes de Noël. Mes enfants sont ados maintenant mais il m’arrive de relire les livres d’histoire que je leur lisais quand ils étaient petits..Et quand ma fille les feuillette elle verse sa petite larme d’émotion. Impossible de se séparer de nos livres on a tout gardé et ça prend de la place. À chaque Noël nous offrons un livre à chacun de nos enfants et idem le jour de la rentrée…. C’est notre tradition….Et le père Noël n’a pas intérêt à oublier!!!!!
Joyeux Noël !
Vivement la suite demain ! J’adore les contes de Noël, ça donne un peu plus de magie à la fête !!! 😉
J’ai hâte à demain, pour la suite, merci pour vos partages.
Le bonheur est parfois fait de choses simples, et pour nous qui vous lisons, nous avons droit souvent à des petits bonheurs, merci et Joyeuses Fêtes
RDV pris pour demain ! Je ferai lire ce conte de Noël à mon grand qui va l’adorer et je lui dirai qu’il en fasse la lecture à sa petite sœur. Belles fêtes de fin d’année à la team de choc WB et à vos proches !
Je vais lire ce joli conte de Noël a mon rat gondin j’ai hâte d’avoir la suite demain!
C’est vache un suspens pareil … vivement demain pour la suite …
Bisous !
Vivement demain, je suis impatiente de connaître la suite .
Quelle beau début ! Je me demande comment cela va finir. Merci à vous
Oh, les vilaines, l’histoire s’arrête à mi-chemin ! Vous êtes sûres que le teasing existait au temps de Merlin ?
Un conte breton ! Chic, quelle bonne idée !! Vivement la suite !