Ma July de juin

C’était il y a 21 ans au cœur du bois de Vincennes. J’ai rencontré cette fille un peu plus vieille que moi (quand on a 17 ans, deux ans, ça compte drôlement) à qui j ‘ai tout de suite trouvée une aura solaire.

Nous avons fait la fête plus que de raison pendant des années tout en partageant un nombre de cafés bien trop élevé par rapport à mon goût de la chose. On allait à la caf’ au lieu d’aller à la cantine. On buvait des cafés et je me nourrissais d’un Mars (et ça repart) pour mon déj de midi. On faisait les mots fléchés du Parisien, on discutait garçons (ces nazes), on parlait de nos sports et de nos études.

En fait, je ne comprends pas à quel moment exactement elle est devenue indispensable à ma vie.

J’avais déjà le bonheur d’avoir une cousine jumelle et j’ai eu le bonheur de trouver une meilleure amie. Mieux, ces deux là se sont tout de suite adorées. Si vous saviez comme nous nous sommes amusé à boire des Caïpirinhas trop tassées et à refaire le monde (et à tailler le costard des mecs).

La seule fois où je me suis battue physiquement, c’est parce qu’un garçon éméché l’avait insultée, le dingue. Il a pris un coup de boule.

Quand MMM est arrivé dans ma vie, elle m’a dit : « Il est bien, ce mec ».

Elle est comme ça, elle dit tout, toujours. Elle ne prend pas souvent de gants avec ceux qu’elle aime et certains de mes ex ont encore les oreilles qui sifflent 15 ans plus tard.

C’est un roc sur lequel nous sommes nombreux à nous accrocher. Avec elle, les choses sont faciles, pas compliquées, on va droit au but et on ne s’occupe que des choses importantes et après, on s’inquiète du futile. On les enrobe de vernis à ongles et d’eye-liner, juste parce qu’on aime ça.

Il n’y a qu’elle – et ma mère- qui peut m’engueuler comme elle le fait. Parce qu’elle est juste, je la laisse faire et je l’écoute. Je vous laisse imaginer ce que ça donne quand elles se trouvent dans la même pièce, j’en prends pour mon grade mais avec plein d‘amour.

Je sais que quand il m’a fallu choisir les témoins de mon mariage, elle s’imposait dans ma short list. Je me souviens encore du cœur qu’elle a mis à l’ouvrage. C’est elle qui m’a maquillée le jour J. Nous avons fait une répétition chez elle, avec ma cousine. A l’époque un petit Kouign Amann de quelques semaines se la coulait douce dans mon ventre mais elles ne le savaient pas.

Alors qu’elle m’engueulait copieusement en me mettant du mascara, parce que « tes sourcils, ma bichette,c’est pas possible, là, faut que tu fasses quelque chose, c’est n’importe quoi ! ». J’ai dit un truc du style «  va falloir que je m’en occupe sérieusement car il paraît que les hormones de grossesse, ça stimule la pousse ». Tout en continuant à m’engueuler affectueusement, elle a compris en regardant le visage ravagé par les larmes de ma cousinette que j’étais enceinte.

Ce jour-là, il y en avait deux qui étaient aussi heureuses que moi de savoir que j’allais devenir maman. Ce jour-là, les femmes de ma vie m’ont montré à quel point le bonheur des autres peut rendre heureux. En revanche, je suis toujours aussi nulle pour m’épiler les sourcils.

Ma July, mon soleil, mon mois de juillet toute l’année, fête ses 40 ans aujourd’hui et je mesure ma chance d’avoir une femme aussi exceptionnelle à mes côtés.

Happy Birthday ma bichette jolie, je t’aime fort, que tes voeux les plus chers se réalisent.