J’aime mon âge

En ce moment, je me le dis souvent : « j’aime mon âge, j’aime avoir 38 ans, j’aime cette étape de ma vie ».

Encore ce week-end, on en discutait avec MMM et nos amis que l’on retrouvait pour fêter les 39 ans de notre amie Irish Coffee. On aime avoir nos âges même si les 40 ans approchent, même si certains les ont déjà passés. On apprécie cette période qui nous offre un second souffle.

Oui, c’est ça, un second souffle. Il y a eu toutes mes années de jeunesse où je bossais avec passion, où je festoyais allègrement, où je me lançais dans des projets gloutons en temps et en énergie… Et puis il y a eu la période jeune adulte avec l’achat de notre premier appartement, le mariage, la naissance des enfants, la maladie, la peur, la vie, la carrière professionnelle où tout arrive en même temps, le déménagement, la naissance de la petite dernière… Saupoudrez tout ça de nuits sans sommeil, de couches à changer quotidiennement durant 7 ans et demi, d’une surveillance rapprochée d’enfants en bas-âge presque 24h/24, de la responsabilité parfois écrasante d’être le pilier de tout ce petit monde, de l’oubli de soi un peu beaucoup…

Quand j’y repense, je me dis que c’est fou à quelle point cette période a été intense. Surtout que moi, je voulais TOUT en même temps (et tout de suite tant qu’à faire) et que j’ai eu la chance de tout avoir justement. Ces années si pleines, je ne les regrette pourtant pas. Elles étaient fabuleuses et incroyablement épuisantes mais tellement riches. Je suis aussi parfaitement heureuse qu’elles soient derrière moi.

Bref, je suis devenue maman à 29 ans et j’en ai maintenant 38 et j’aime cet âge. J’aime cette période où j’ai la sensation de me retrouver. Et de retrouver mon mari aussi. Les enfants sont assez grands pour que l’on puisse avoir notre espace (même si nous avons toujours pris soin de garder du temps juste pour nous), pour que je m’autorise à prendre du temps pour moi (pour faire de la gym par exemple), pour que je ne me sente plus sous pression constante, pour que l’on rigole à nouveau comme des baleineaux, pour que l’on se lâche en soirée sans angoisser par avance en pensant au réveil du lendemain et à la journée à assurer avec des enfants en bas-âge (qui sont du genre à sécher la sieste).

Alors voilà, je fais des choses juste pour moi (si MMM pouvait le faire aussi, ça m’arrangerait rapport à sa future crise de la quarantaine), on fait la fête avec les vieux copains comme quand on avait 20 ans ou presque, on parle politique avec véhémence (alors que j’ai longtemps été trop fatiguée intellectuellement pour le faire), on danse n’importe comment en ayant l’impression d’être Fred Aster ou Beyoncé en se fichant du bourrelet qui dépasse du jean, on laisse les enfants avec bonheur et on les retrouve avec autant de joie… On savoure cette nouvelle ère et on se réjouit de tous les anniversaires de 40 ans à venir comme autant de promesses de bons moments passés avec nos amis.

J’ai envie de vous dire : on n’est pas sérieux quand on a 38 ans…