9 ans et tu vis le futur au présent

À partir quel moment je n’ai plus vu le temps passer ? Le jour où tu es né, je crois. Il y a 9 ans pile poil. En pleine nuit.

Tu es arrivé ponctuel, le jour où tu étais attendu même s’il a fallu t’envoyer le GIGN pour que tu daignes sortir. Oui, c’est à partir de ce moment que le temps s’est mis à défiler vitesse grand V. Il a fallu suivre ton rythme et depuis, je te cours sans cesse après.

Ça te fait marrer d’avoir une maman en plein sprint qui n’arrive jamais à te rattraper. Tu fais tout vite, trop vite pour moi sûrement. Tu pourrais avoir un peu pitié de ta vieille maman, surtout que tu es mon tout premier et que j’ai l’impression que je n’apprends jamais assez vite. À peine suis-je enfin dans le tempo que tu es déjà passé à la partition suivante.Tu nous donnes tellement d’occasions d’être fier de toi que ça nous dépasse un peu. Comme de bons parents gagas, on te le dit. Comme les bons parents (que l’on essaye d’être), on remet aussi régulièrement les pendules à l’heure. Parce que quand tout est facile, on a tendance à se laisser porter.

On nous demanderait : « vous le voulez comment votre fils » ?, on le ferait exactement comme tu es. Ok, on décocherait certainement la case « colère irascible » et on ajouterait la fonction  » s’essuie la bouche après manger » mais tu vois, on garderait ce modèle de fils aîné que l’on a si bien su fabriquer un jour de juin 2007…

Mon Kouign Amann, tu grandis une nouvelle fois si vite. Tu es si bien dans ta vie avec ta meilleure copine et tous les autres copains de l’école, tu aimes tellement te donner à fond à l’entraînement de gym, te concentrer au golf, te plonger dans un livre à en perdre le sommeil que je te regarde sans trop savoir où donner de la tête avec toujours cette impression de te découvrir pour la première fois.

Tu es devenu tellement sociable que j’ai du mal à te reconnaître. Toi qui ne voulais pas parler aux gens, même à nos amis, tu demandes une table pour cinq au japonais, tu achètes les pop-corn pour tes soeurs et tu adores ça.

Sans cesse tu te projettes. Tu te renseignes sur le prochain repas (et je n’en sais jamais rien), tu demandes dans quel collège tu vas aller dans 18 mois, tu comptes les jours avant de revoir ton cousin ou Mamily, tu rêves à nos futures vacances, à la classe de neige qui t’attend sûrement l’année prochaine…

Tu vis le futur au présent quand j’ai encore un pied ancré dans le passé. Et pourtant, ça n’a jamais été si bien entre nous. On ne se cherche plus, on ne s’affronte plus. On laisse couler, on philosophe, on se marre, on désamorce. On échoue parfois mais toi et moi, c’est enfin un long fleuve tranquille. On forme une elle équipe soudée qui avance dans la même direction.

Mon grand de 9 ans, mon cadeau de toute nouvelle maman, mon blond aux yeux gris, mon bébé qui sent le biscuit, mon doux rêveur, mon gymnaste fou, mon zébulon toujours en action, mon accro aux doudous, mon humoriste aux blagues Carambar, ma douce pâtisserie, mon petit gamer, mon fils aîné, mon fils aimé, je te souhaite un merveilleux anniversaire. File vers tes 10 ans, à fond, à fond, à fond. Je cours aussi vite que possible derrière toi.

PS : et sur Wonderful Breizh, je vous présente mon carnet de jardinage 😉