Je ne fais pas dans la nostalgie. Je chéris mes jolis souvenirs, je les garde bien au chaud dans un coin près de mon coeur et je les ressors pour les câliner quand j’ai besoin d’eux. Mais je n’ai jamais envie d’y retourner.
Je ne fais pas dans la nostalgie, pourtant, je suis déjà un eu nostalgique de la période que nous vivons actuellement. Parce qu’en ce moment avec les enfants (et depuis déjà un bon moment), la vie est fluide et j’en aime particulièrement le quotidien. Tout n’est pas parfait, loin de là mais même si elle est parfois alambiquée, notre vie est simple et elle nous ressemble. Après des années à marcher sur un fil avec la peur au ventre de tomber, nous dansons sur ce fil avec la certitude qu’on nous rattrapera si on tombe.
Moi, j’aime particulièrement cette période parce que j’ai laissé loin derrière moi le stress et la fatigue qu’on pu engendrer les premières années de notre trio. Les nuits sans sommeil, les maladies, les rendez-vous à répétition à l’hôpital ou chez le médecin, les crises épidermiques quotidiennes (il y en a encore quelques unes, rassurez-vous, les enfants sont tout à fait normaux), l’envie de partir à l’autre bout du monde et de revenir oui, mais après une bonne sieste…
En ce moment, c’est simple. Les enfants ont entre 9 ans et demi et 5 ans, ils communiquent bien, ils ont de bons résultats scolaires, ils grandissent bien, ils s’épanouissent dans leurs activités sportives, ils sont curieux, ils sont vifs, ils sont drôles. Ils mangent correctement (même si Petite Gavotte détient le record de lenteur), ils dorment (je crois que je n’en reviens toujours pas), ils s’entendent bien, il s’engueulent bien aussi, ils sont en bonne santé. Ils ont encore l’âge où je peux leur tenir la main et leur faire des bisous à l’école. Ils ont encore l’âge où ils ont besoin de câlins et des bras d’une maman pour être consolé.
Je sais aussi désormais que si j’ai un pépin, j’ai des filets de secours. Mamyvonne, Mamily, Papet (et aussi Popope et Dom) sont là, à portée de main quand on a un coup de calgon. L’organisation des imprévus ne génère plus de stress comme cela a pu en générer à un moment.
Et vous savez quoi ? Une maman qui dort, qui a du temps pour elle et qui ne s’angoisse pas au moindre bouton chelou (si je l’emmène chez le médecin demain, ça va me décaler ma date de rendu d’article et du coup, je vais devoir bosser cette nuit…), c’est surtout une maman plus cool, plus disponible et plus patiente avec ses enfants même si son mari bosse 5 jours sur 7 à Paris (comme en ce moment).
Alors oui, je voudrais que cette période dure le plus longtemps possible parce que l’équilibre est là. Parce que je vois que mes enfants vont bien. Parce que j’aime les emmener tous les trois dans la même école et que l’an prochain, Kouign Amann ira en 6ème dans une autre ville. Parce que je ne comprends rien à leurs histoires de Pokemon et de Star Wars mais que bientôt, c’est à leurs histoires de coeur que je comprendrai plus rien. Parce que j’aime préparer leurs sacs à goûter et leurs piques-niques en y mettant un peu d’amour dedans. Parce que j’aime natter les cheveux des filles – et que j’y arrive plutôt pas trop mal désormais – et qu’elles me laissent le faire (en couinant que je tire trop fort) et que bientôt, elles me piqueront mon lisseur (que je n’utilise jamais).
J’aime passionnément cette période alors j’essaie de tout garder en mémoire pour la ranger soigneusement dans un coin de mon coeur. Je m’emploie à la vivre pleinement pour y repenser avec le sourire dans quelques années, quand mes Pin’s voleront de leur propres ailes et qu’ils n’auront plus ce besoin impérieux de moi. Je saurai alors qu’avec MMM, on a fait du bon boulot.
34 commentaires
absorbe bien tout ces bonheurs quotidiens car ça passe tellement vite que les souvenirs sont de temps à autre nécessaire mais profite bien de tes petits bonheurs et ne te pose pas de question regarde grandir tes petits amours ils en ont besoin et toi également gros bisous
Très joli texte. Ca donne envie ce quotidien si apaisé. À garder lors de moments plus mouvementés.
Oui, je vois TRES BIEN ce que tu veux dire. Pareil, depuis cette années ils vont tous les 3 dans la même école. On est dans un entre 2. (plus des petits, pas encore des grands).
Bonne journée
Pareil, je savoure cette période avant la rentrée l’année prochaine au collège (même si hier, j’ai cru que j’allais étrangler mon ainée qui n’a pas retrouvé ses lunettes en classe en rentrant de la récré, à priori bien rangées dans leur étui, et n’a même pas osé en parler à la maîtresse).
J’aime bien les voir prendre peu à peu leur autonomie, c’est qu’on réussit pas (trop) mal notre job de parents 🙂
C’est ce que je préfère dans l’éducation : les voir prendre de l’autonomie !
Ben voilà je pleure!
Tu as raison de te poser pour savourer parce qu’en effet on a souvent le nez dans le guidon et une tendance à voir ce qui marche mal!De l’avis général apparemment tes enfants sont à un âge où les choses sont plus simples-c’est rassurant de lire ça quand on est encore dans des nuits compliquées et des positionnements difficiles à trouver dans la fratrie. Savoure le bon alors…
Merci pour ce chouette article!
Parfois, j’aimerais voyager dans le temps pour me rassurer 😉
J’ai 3 enfants également et je suis rassurée en te lisant : un jour, tout devient plus facile 🙂
C’est mon sentiment en tout cas.
profite! ici notre aine entre dans l’adolescence….et tous nos repères s’écroulent…L’impression de recommencer à zéro….
Elle me fait un peu flipper l’adolescence…
je pense que cela peut bien se passer mais quand ton mignon , gentil et obéissant petit garçon commence à te mentir. et te pousse dans tes limites….tu te demandes si tu n’as pas râté un truc….grosse remise en question….:-(
Magnifique déclaration d’une maman sereine
Ma petite a 2 ans et demi, mon grand 5 et demi et déjà je sens que le quotidien se fait plus léger. Profitons bien de cette période car elle n’aura qu’un temps !
Quand le dernier de la fratrie passe le cap des 2 ans, je trouve que ça commence à être plus cool ^__^
Moi aussi je la savoure cette période où nous sommes sortis des angoisses de la petite enfance sans être encore entrés dans celles de l’adolescence. Et je me disais l’autre jour que ce morceau de vie, peu importe la suite, me/nous porterait toujours.
Je me dis la même chose en ce moment, c’est facile même si on a un rythme de fou, on arrive à choper de jolis moments en famille. J’essaie parfois de retenir le temps parce -que je vois aussi qu’ils grandissent un peu trop vite
Gros bisous
C’est une question de sommeil, et de santé, je pense.
Nos deux « grands » de 3 ans et demi et deux ans ont super bien dormi la nuit et le matin), et, vu leur faible écart d’âge ont très vite joué ensemble, et de manière de ce fait étonnamment autonome… je trouve que le quotidien de ces premières années a été bien doux (mais je suppose que si le3e no dort pas, ça sera très différent !).
j’ai le sentiment qu’il y a plein d’autres paramètres secondaires aussi : si les deux parents travaillent, si l’entourage familial est présent, etc.
Que les parents travaillent ou non, c’est une chose ; les modalités du travail en question en sont une autre. Tu aurais sans doute eu moins de boulot à votre arrivée en Bretagne si MMM n’avait pas du s’absenter plusieurs jours par semaine à Paris – être maman solo plusieurs jours par semaine, c’est sans doute pas facile tous les jours (heureusement, le fait que tu sois freelance et puisses a priori gérer tes horaires plus librement a du compenser).
L’entourage familial, il est clair que ponctuellement, ça soulage, mais globalement, si tu dors la nuit et que tu ne passes pas tes soirées chez le médecin ou à jouer le infirmières, tu tiens le bon bout.
Pour avoir eu des bébés en travaillant et en ne travaillant pas, ce n’est pas du tout la même tambouille. Et être freelance avec3 enfants en bas-âges, c’est aussi (et surtout) travailler « librement » jusqu’à 1 ou 2 heures du mat mais c’est un choix et je ne le regrette pas.
Dans l’enseignement, j’ai une semi-liberté de ce côté-là, car la moitié de mon temps de travail est sur horaires fixes,et l’autre effectivement, peut être calée sur les sieste, les sorties d’école, et le reste, et c’est un confort.
Et avec de bons dormeurs en bonne santé, je n’ai jamais éprouvé de fatigue particulière, même quand la 2e est née et que le grand n’avait que 18 mois de plus.
Pour le troisième, on rejoue à la loterie du sommeil, et après avoir tiré un bon numéro puis un vrai numéro gagnant sur ce point, il se peut qu’on ait moins de chance la prochaine fois ! Heureusement, le congé maternité sera plus long…
Et comme je t’envie…je suis sur les traces de cette zenitude moitié normal-moitié parfaite qui ferait de moi une maman épanoui et mon Loulou un être confiant qui s’eclate Au quotidien et ne verrais pas trop de complications dans sa vie. J’zi Écris un article, qui paraît demain, j’y relate nos matinées et les faiblesses que nous rencontrons et qui me bouleverse car j’ai Perdu un peu de courage et de pep’s espérons que ce moment bas se relève vite, le positivisme quotidien que j’aime enrichir, est un peu réduit depuis octobre.
Et oups…je me perd un peu et hop! Ce moment de lecture me fait revenir à la réalité, ouiii il faut tenir bon et ouiiii ces moments il faut en profiter, ça passe trop vite! Un petit pas après l’autre mais tout vient à celui qui le veux vraiment
J’ai l’œil qui pique un peu…
Après des années d’essai, alors qu’on n’espérait plus, une petite Chickpea s’est installée l’année dernière. Elle vient d’avoir sept mois, c’est merveilleux et épuisant, un vrai tremblement de terre. Je ne sais pas si on aura la chance de la voir devenir grande sœur (j’aimerais tellement, parce que ce serait tellement chouette et puis parce qu’être enceinte me manque tant !).
Et te lire parler de tes Pin’s, c’est un peu imaginer notre futur et c’est doux.
Alors voilà, merci. Vraiment, merci de partager ces doux moments avec nous !
Je te souhaite une belle fratrie.
C’est agréable de lire tous ces commentaires. Le deuxième (et dernier..) n’a que 6 petits mois. Alors évidemment je le caline, le porte, je l’embrasse et je lui croque ses petits pieds. Evidemment je l’aime comme une dingue avec ses grosses joues toutes rouges. Mais effectivement on est dans cette période où le quotidien est assez épuisant (en plus, on fait construire une maison, comme si un 2e enfant ne suffisait pas ahah). Alors c’est chouette de lire tous ces commentaires qui disent qu’effectivement, ça va être plus calme et plus zen ! 🙂
Mes enfants n’ont pas le même âge (ici 4 ans et 9 mois), mais j’ai le même sentiment. Tout roule, les deux dorment bien (bon je me lève quand même une fois rapidement la nuit pour une tétée de temps à autres, mais les deux dorment au plus tard à 19h30, 19h30 ! j’aurais jamais cru ça possible avec ma grande qui ne s’endormait pas seule et que je devais accompagner pendant des heures chaque jour, pour la sieste et le soir…). Leur complicité se développe de jour en jour. Bref, c’est chouette !
Un bel article… Je crois que j’ai hate d’arriver à cet apaisement. C’était à peu près le cas jusqu’à ce que notre 4 ans se disent qu’il était un peu trop sage et devienne un petit tyran… Alors vivement que l’apaisement revienne un peu !
Virginie
Ton article m’envoie du rêve… Avec un bébé de 9 mois et des nuits hachées (mais quand est-ce qu’il va faire ses nuits bon sang !!) les bobos à répétition (merci la crèche) je t’avoue que parfois je m’imagine dans le futur, avec moins de contrariétés. Il m’arrive d’avoir hâte que Basile grandisse parce que je suis dévorée par le stress et la fatigue et en même temps je savoure ces moments si particuliers que seuls les bébés peuvent nous offrir : les câlins biberons, l’odeur de bébé, les petits habits en taille 18 mois…C’est très ambivalent tout ça et je culpabilise souvent de ressentir toutes ces émotions différentes !
Je sais qu’il y a de la lumière au bout du tunnel alors je m’accroche 🙂
Très bel article, très juste, très vrai, comme toujours… On ressent tellement ton émotion de Maman . Merci Marjo !
Magnifique article très émouvant dans le quel je me retrouve en de nombreux points : les tresses, les boîtes à goûters, les bises encore possible le matin en arrivant mains dans leur main, …
Je sens aussi que nous traversons une période plus fluide où elles sont plus autonome, parviennent à s’occuper seules ou à 2, me laissant des plages libres pour avancer ce que j’ai à faire, n’oubliant par contre jamais d’être jalouses ou en conflits l’une avec l’autre !!
Mais je sens aussi que tout cela est fragile avec ma 9 ans qui est en CM2, et déjà très préoccupée par ses amoureux, dont la pré-adolescence pointe sérieusement le bout de son nez (non mais comment tu me parles ??)… Alors j’essaie de ne pas la faire grandir trop vite, comme certaines de ses camarades, pour goûter jusqu’au bout ces doux moments où toutes deux se retrouvent dans la cour, avant l’entrée au collège l’an prochain…
Il me manque par contre terriblement ma famille pour les coups durs ou le partage des beaux moments…
Personnellement, je pensais que l’école le ferait manger… Alors apparemment, il mange le midi, mais le soir chez nous c’est l’enfer. J’ai hâte de pouvoir me dire, « ha oui c’est vrai il mangeait mal, mais maintenant c’est trop bien !!! » et de rigoler, jaune (en croisant les doigts que ça ne se reproduise pas).
Oui il faut profiter parce que mon grand rentre dans l’adolescence et que quelquefois, on ne les reconnaît pas ! Étant seule avec eux et n’ayant pas de famille à proximité disponible, je comprends tellement cette notion de confort… Bref, on jongle, on est sur un fil mais on « grandit » aussi avec eux !
Je ne sais pas de quand il date, mais il me fait pleurer de vérité cet article.
La vie de maman est aussi une longue acceptation du temps qui passe, et un éternel souvenir.
Un jour, disons-le, ils seront grands ! (Mais pour l’instant ils sont encore tout p’tits !)
A un de ces jours Marjolaine 🙂
Ed.