9 ans et ta belle lumière

Alors qu’un peu partout dans les chaumières, on se met en mode « digestion » pour se reposer des festivités de Noël, ici, on enchaîne pour toi, ma Fleur. Pas de repos pour les braves, le 26 décembre, on te fête tes ans avec une joie renouvelée.

C’est devenu une routine bien huilée : tu te réveilles les cheveux hirsutes avec un sourire en coin et tu savoures nos baisers d’anniversaire, on va au restaurant asiatique le midi et avec un peu de chance tout le restaurant chante « happy birthday » pour toi, j’invente un nouveau gâteau pour toi (au citron cette année) et puis la famille arrive en rang serré pour te voir souffler tes bougies au goûter. Tu ne le vois pas mais cette belle équipe composée de tes grands-parents et de tes oncles se souvient furtivement des tes aventures. On mesure tous notre chance. Que c’est bon de t’avoir.

Que j’aime faire ce bilan chaque année, la tête encore dans les effluves de champagne de la veille et les yeux humides d’émotion encore 9 ans après.

Tu a tellement grandi cette année, ma Fleur de Sel. Je te trouve immense, à part quand je te vois au milieu des autres de ta classe ou tu restes parmi les plus petits. Là, tu deviens minuscule et je me souviens que tu es née en fin d’année et que tu n’as pas une hérédité de géante.

Tu as toujours ce port de tête incroyable qui te permet de t’habiller absolument n’importe comment tout en restant superbe. Tu continues à superposer les couches d’habits de manière anarchique en suivant ton intuition et tes envies. Être libre, ça te suffit.

Tu continues à être toi-même intensément même si ce premier trimestre de CM1 a été compliqué. Les anciennes copines sont remplacées par d’autres, tu cherches ta place dans cette classe où vous êtes trop nombreux depuis trop longtemps, tu te concentres et puis tu oublies, tu participes et tu t’agites. On voit que tu fais des efforts pour que ça s’améliore (et ça s’améliore !), pour ne plus oublier les accords, pour ne pas être blessée par les acidités distillées par les anciennes amies. J’imagine que tu n’es pas un ange non plus mais j’espère que l’on est assez attentifs et ouverts pour t’expliquer que ces mots méchants ne font du bien à personne, ni à celle qui les dits, ni à celle qui les reçoit.

Tu t’épanouis follement au centre équestre où tu connais chaque poney et son histoire, Tu es la reine des ragots équins et tu n’aimes rien tant que le temps passé à panser et à faire brouter les poneys. Je te comprends ma fille, j’avais le même bonheur. Tu aimes aussi les responsabilités qui t’incombent là-bas. Toi, la minipoucette, tu aides pendant la reprise de ta petite soeur parce que justement tu connais bien les poneys et leur caractère et tu es d’une efficacité redoutable. Là, tu as ta place.

Tu nous a supplié de faire du violon cette année et c’est le grand bonheur également. Ta prof se réjouit de ses cours avec toi car tu es enthousiaste et passionnée. Tu a plongé à corps perdu dans l’apprentissage de la maîtrise de cet instrument qui te va si bien. Ton père et moi sommes si heureux de te voir progresser (et soulagés aussi car on s’attendait à des répétitions très désagréables !). Tu explores un domaine inconnu pour nous et tu t’en sors comme une chef.

Tu es une soeur intense. Vous recréez parfois votre alliance des jumeaux terribles avec ton grand frère mais la plupart de ton temps, tu le passes avec ta petite soeur. Vous jouez ensemble à en perdre la soif et la faim. Vous vous entendez bien, c’est assez magique. Il y a bien sur quelques couacs mais vous voir là l’une pour l’autre est merveilleux. Vous formez avec ton frère et ta soeur une fratrie unie (même si vous pouvez être d’une dureté incroyable les uns envers les autres), d’ailleurs vous avez investi la chambre d’amis pour y dormir tous les trois ensemble pendant les vacances. Le soir, ça se marre, ça gigote, ça fait bloc. Ça ne durera sûrement pas des années mais tu seras toujours riche de ce que ces deux-là t’apportent en ce moment.

Ma Fleur de Sel pour tes 9 ans, je voudrais te souhaiter un peu de calme. Que les vagues intérieures qui t’agitent laissent place à une houle un peu plus légère. Que les chagrins qui sont parfois les tiens soient plus légers et surtout que tu continues à faire briller intensément ta belle lumière de décembre sur nos vies.

Joyeux 9 ans, ma Fleur, ma vivante.