Sur le fil de mon âme

Il y a bien longtemps que je n’ai pris le temps de me poser ici pour partager avec vous ce qui m’habite. Il faut dire que l’année passée a été assez « transformatrice » en ce qui me concerne et que j’étais un peu confuse dans ce que j’avais envie de partager ou non ici avec vous. J’avais déserté tout en assurant un service minimum, en gardant la porte ouverte de cet endroit que j’aime tant. Il y a tant de choses que je brûlais d’écrire mais cela ne venait pas alors je n’ai pas voulu forcer. Vous le savez, ce blog, c’est ma grande liberté. Je ne pouvais pas et/ou ne voulais pas dévoiler certaines choses alors, j’ai temporisé en me disant que le moment viendrait. J’ai bien fait, il est enfin là. J’ai réussi à aligner les choses en moi et me voilà à nouveau ici à vous écrire sans préméditer, sur le fil de mon âme.

Le déclic s’est déroulé en séance avec mon amie Olivia. Elle m’interrogeait aujourd’hui sur ma manière de choisir les thématiques de mes cours de yoga kundalini. Par thématique, j’entends l’intention que l’on va poser ou la lumière que l’on va mettre sur certaines zones durant la pratique.

Chaque professeur de yoga a sa manière de mener un cours mais il y a toujours un éclairage particulier que l’on propose aux élèves. On va en passer par le corps lors du kriya (enchainement de postures) pour accéder à la méditation dans un état de conscience particulier et ouvrir un espace de relaxation profonde afin de pouvoir intégrer ce qui s’active. ça parait technique parce que ça l’est et je me rends compte que c’est avant tout une expérience qui se vit.

Quoiqu’il en soit, depuis que je suis devenue enseignante, je choisis avec un soin particulier l’intention que je veux explorer avec mes élèves (de l’écrire ici, ça rend la chose très très concrète tout à coup). Le cours se déroule le mardi midi mais, dès le dimanche le cherche le kriya et la méditation et une fois que c’est fait, je les laisse reposer dans un coin de ma tête. Le lundi, je revois le kriya et la méditation et en général, je reste sur ma première idée. Je pense même à la thématique et parfois, je pose les choses clairement : demain, on travaillera sur tel sujet.

Parfois, ça marche. La plupart du temps, je me réveille le mardi matin avec un sujet qui me vient comme une évidence. Souvent, je n’ai pas besoin d’adapter le kriya ou la méditation choisis, le travail fait en amont n’a pas été inutile, il m’a permis de mûrir le cheminement pour toucher le bon sujet, celui qui va entrer en résonance avec les élèves présentes ce jour-là.

Il y a 15 jours, j’avais un posé un thème. 2h30 avant le cours, je décide de changer parce qu’il ne me semble pas du tout adapté et je choisis : l’ancrage. Personne n’était au courant de mon changement, pourtant, dans la foulée, j’ai doublé le nombre de personnes présentes au cours alors qu’en général peu s’inscrivent le matin même.

Je vais donc continuer à préparer mes cours ainsi et à me laisser inspirer jusqu’à la dernière minute pour proposer la thématique juste. Mes sources d’inspiration sont multiples : les messages dispensés par mes enseignants, ce que je lis sur Instagram chez d’autres enseignants de yoga, une phrase que je croise dans un livre, ce qui ressort de mes méditations… Mais je sais que c’est le bon sujet quand il résonne fort en moi. C’est comme pour le blog, ce qui fait écho en moi, je peux le partager et même mieux, le transmettre.

J’avais également envie de réunir un peu ces deux branches de mon arbres : le blog et le yoga (sans transformer le blog en blog de yoga, il y a trop de sujets que j’aime explorer !). Je vais donc ouvrir ces pistes de réflexions avec vous sur le blog. Chaque mardi, à chaque fois que mon emploi du temps m’en laissera le temps, je vous parlerai de l’intention du jour, comme une proposition à l’explorer de votre côté, si le coeur vous en dit.

L’intention de ce mardi était de regarder sa souffrance sous une perspective différente. En me réveillant ce matin, j’ai ressenti une vieille douleur qui m’accompagne depuis des années, si je sais à quoi elle correspond, il y a des périodes où elle se rappelle à moi de manière désagréable. Alors j’ai parlé à ma souffrance. Je lui ai dit qu’elle était la bienvenue et que j’étais là pour écouter ce qu’elle avait encore à me dire. Je lui ai offert un peu plus d’espace pour apprendre d’elle. C’est donc ce que j’ai proposé à mes élèves. Quand on vit une souffrance physique ou psychique, on voit de manière évidente tout ce qu’elle nous prend, tout ce qu’elle nous fait endurer. L’idée n’est pas de minimiser son impact négatif ou de virer dans le masochisme mais si on l’observe d’un autre point de vue, on peut y voir du mieux, du beau. Une séparation de couple est une souffrance qui permet d’ouvrir la porte à une relation future plus harmonieuse, une souffrance physique ou une maladie peut être une opportunité de lever le pied, de prendre plus soin sur son corps physique… Faire la paix avec ses souffrances, avoir de la gratitude pour ces épreuves et voir les possibles qu’elles offrent, les accepter, c’est se permettre une forme guérison. Alors aujourd’hui, nous avons écouté et remercier nos souffrances, nous leur avons fait un peu plus de place.

Merci aux élèves qui sont sur leur tapis le mardi midi, elles me permettent d’apprendre avec elles et elles m’épatent par leur engagement semaine après semaine. Elles me donnent envie de continuer à me former pour être à leur hauteur.

Merci aux lectrices (et aux quelques lecteurs !) de ce blog dont la présence est bien palpable, même quand je n’écris pas.

PS : dès le mois de mars, je mettrai les informations sur les cours de yoga kundalini que je donne sur une page dédiée sur le blog. En attendant, n’hésitez pas à me laisser un commentaire si vous voulez les replays ou si vous voulez participer au cours de mardi prochain 12h-13h15.