Okochi & Gio

Calendrier de l’Avent : chaque jour un billet sur ce blog du 1er au 24 décembre. JOUR 8.

Après la mort de Fuji en juin, le chagrin de toute la famille était immense. Le vide aussi. On a tout de suite su que l’on adopterait un autre chat. L’idée n’était pas de remplacer Fuji, parce que quiconque a déjà eu un animal sait que c’est impossible, mais nous n’imaginions plus la maison sans une présence féline.

Nous avons rapidement regardé les annonces de la SPA, juste par curiosité en imaginant adopter deux chats (nous caressions déjà avant l’idée d’adopter un autre chat car Fuji semblait manquer de compagnie) : un jeune et un vieux à qui on offrirait de vieux jours au calme. Seulement, nous étions absents une bonne partie de l’été, nous avons donc repoussé ce projet à la rentrée.

C’était sans compter sur les mystères de la vie ! Durant nos vacances parisiennes, alors que je suis avec Fleur de Sel dans le train en direction de Versailles pour la visite du château, je tombe sur cette vidéo de mon amie Anne-Solange sur son compte Pension Tardy. Et je ne sais pas comment vous l’expliquer autrement, mais je vois Fuji, ou plutôt, je ressens l’énergie de Fuji. À cet instant, je sais que ce petit chat nous est destiné. Je montre tout de suite la vidéo à Fleur de Sel en lui demandant si elle a envie de l’adopter. Oui. On appelle MMM qui est avec Petite Gavotte à la Nourserie et qui après avoir vu la vidéo, confirme la décision (KA, en virée chez son meilleur pote parisien n’a pas été consulté, c’était une affaire urgente !). Alors que nous sommes en pleine visite des jardins du château de Versailles, je laisse un message à Anne-Solange pour poser notre candidature en tant que famille d’adoption de ce petit loulou, qui sera baptisé juste après Happy. Je crois qu’elle est aussi heureuse que moi de cette idée !

À notre retour de Paris, les enfants partent tout de suite en colo et MMM à Paris. C’est donc seule que je vais rencontrer le petit Happy chez Anne-Solange. Il est minus, même s’il reprend du poil de la bête. Il faut dire que son histoire n’est pas des plus reposante. L’association Histoire de Chats a été appelée par des particuliers car il y avait deux chatons dans un jardin. L’association n’a réussi qu’à attraper la petite femelle, le mâle s’étant sauvé. Les filles ne vont pas laisser tomber, revenir sur place, demander aux voisins… jusqu’à ce qu’elles retrouvent sa trace à la fourrière. Si un chat n’est pas réclamé en fourrière, il est euthanasié au bout d’une semaine, c’est là qu’intervient l’association Urgences Fourrières Bretagne qui se démène pour trouver des familles d’accueil ou d’adoption aux chats en danger. Le petit chaton appelé alors « Emblème » est mal en point, seule une association peut le prendre en charge. Histoire de Chats le récupère avec l’idée de le réunir avec sa soeur après ces débuts mouvementés. Mais il doit rester en quarantaine avant cela, voilà pourquoi il atterrit chez Anne-Solange et David.

Alors que les enfants sont en colo, j’échange avec l’une des bénévoles qui me demande si nous envisagerions éventuellement d’adopter Joy, la soeur d’Happy… Je demande à MMM ce qu’il en pense : « un ou deux, c’est pareil, allez go ! ». Il est alors décidé que la pension Tardy garde Happy et accueillent finalement la petite Joy pour les faire se rencontrer et que nous les adoptions à notre retour de vacances, fin août. Nous mettons cependant une condition : qu’ils ne soient pas porteurs d’une maladie comme le FIV car nous voulons des chats qui vivent aussi en extérieur (garder une porte fermée avec trois enfants, c’est compliqué !). Voilà pourquoi nous n’annonçons pas publiquement que nous les adoptons et que l’association laisse les possibilités d’adoption ouverte pour eux. Nous devons alors attendre le 20 août, jour de leur visite chez le vétérinaire pour vaccination et tests des maladies…

D’ici-là, nous passons aussi souvent que possible voir les chatons, toujours ravis de jouer… Et quand nous partons, Anne-Solange m’envoie des photos et des vidéos chaque jour (quelle chance !). Enfin, le 20 août, alors que nous sommes en route vers Soustons, Anne-Solange m’envoie un message : « C’est bon, ils sont négatifs ! ». Et là les amis, j’en pleure de joie et de soulagement. Dans la voiture, c’est l’éclat de joie. Notre coeur était tellement prêt à les accueillir, il ne pouvait en être autrement.

Le 30 août, ils ont débarqué à la maison, ces deux petits mignons. Nous les avons rebaptisés Gio et Okochi (en hommage à nos lieux préférés à MMM et moi à Kyoto). On leur a installé une pièce juste pour eux avec tout ce qu’il faut pour leur confort. Les filles ont fabriqué des jouets selon leurs goûts. D’abord un peu apeurés, ils se sont très vite habitués à la Nourserie et à son énergie unique qui change à chaque instant suivant les membres présents dans la pièce !

Il y a eu des aventures dès les premières semaines pour Okochi… nous le trouvions; Petite Gavotte et moi, inhabituellement blanc, et pour cause : il était gravement anémié et a failli y passer si je n’avais pas insisté lourdement pour avoir un rendez-vous dans la journée. Le vétérinaire a diagnostiqué un virus , lui a fait une piqûre et comme je lui ai fait remarqué ce côté très blanc, il a fait une numération. Deux heures après, il me faisait revenir en urgence pour me donner un nouveau traitement antibiotiques pour l’hémobartonellose, me faisait comprendre qu’il espérait qu’il passe le week-end et nous félicitait ma fille et moi pour notre sens de l’observation. C’est drôle, mais là encore, j’y ai vu la patte de Fuji. Parce que j’avais bien constaté que mon chat était un peu moins en forme juste avant sa mort, et que j’ai regretté de ne pas avoir agi plus tôt (même si cela n’aurait rien pu changer). Quand j’ai senti qu’Okochi allait mal, je me suis fait confiance et j’ai dit : « il est hors de question qu’un autre chat meurt, c’est impossible » et j’ai bougé terre et ciel pour que cela n’arrive pas.

 

Je pourrais vous parler de leurs caractères si différents et de leurs petites habitudes, mais ce billet me semble déjà bien long !

Sinon, je n’imaginais pas que c’était aussi chouette pour deux chats de grandir et de vivre ensemble. C’est assez magique de les voir faire la sieste l’un contre l’autre, se bagarrer, se chercher… Ils font tout à deux. Enfin, ça c’était avant… Avant l’arrivée de Tsuki, mais c’est une autre histoire !

Je ne peux finir ce billet qu’en remerciant chaleureusement tous ceux qui ont permis à Gio (Joy) et Okochi (Happy-Emblème) : Histoire de Chats, Urgences Fourrières Bretagne, la personne qui a pris soin d’Okochi à la fourrière alors qu’il était salement amoché, le cabinet vétérinaire de Keryado, et bien sûr, nos chers amis Anne-Solange et David, famille d’accueil au grand coeur, qui ont bien voulu accueillir les deux chatons jusqu’à ce qu’on puisse les adopter. Merci pour vos actions et pour votre confiance, nous sommes les plus heureux d’être les gardiens de ces deux belles âmes.