J’avais prévu de vous proposer un « One Picture One Hour » d’une journée aux Villages Clubs du Soleil des Ménuires, mais après la première heure, j’ai complètement oublié de prendre des photos… Bref, j’espère y penser demain pour vous proposer ce billet qui est déjà très chouette dans ma tête ^__^
Ces derniers jours, nous sommes donc à la montagne, aux Ménuires suite à une invitation des Villages Clubs du Soleil.
Et comme chaque année que l’on part faire du ski, il y a une discussion qui revient sur le tapis avec mes filles : celles des cours de ski. Il n’y a pas à tortiller : elles détestent ça, alors que leur grand frère s’y pliait sans râler. Tous les jours, c’est la soupe à la grimace avant de partir (même si cela s’améliore au fur et à mesure de la semaine).
Je les comprends tellement. J’ai détesté de tout mon coeur des cours avec l’ESF. Je ne voulais pas me séparer de ma mère (mon père ne venait jamais au ski, il était allergique à la neige), je me sentais en insécurité totale avec un groupe de gens que je ne connaissais pas, j’avais tout le temps l’impression de ne pas avoir le niveau et de galérer, j’avais peur de perdre le groupe, je me sentais dans un état de vulnérabilité intégrale… C’était l’horreur.
Et pourtant, je suis infiniment reconnaissante à ma mère de m’avoir collée à ces cours malgré mes protestations et je vois maintenant cette situation comme une chance incroyable (même si j’envoie plein de love à la petite Marjo qui avait le nez tout morveux et l’angoisse vissée au corps). C’est grâce à ces cours qu’à l’adolescence puis à l’âge adulte, j’ai pu prendre autant de plaisir sur les ski. Ça a été un apprentissage et une vraie leçon de vie. Grâce à ces moments difficiles (tout est relatif, on est d’accord, mais sur le moment, ça l’était vraiment), à la répétition, à la discipline que j’ai réussi à intégrer en traversant ces apprentissages, je skie désormais sans même y penser, ne goûtant que le plaisir de la glisse (et aussi les courbatures dans les cuisses, mais ça c’est une autre histoire !).
J’ai le sentiment que c’est parce que j’ai été appliquée et régulière, que j’ai finalement tenu le coup, que j’ai « traversé » que la récompense à tous ces efforts est ce sentiment de bliss qui m’envahit quand je glisse sur la neige, faisant une confiance totale à mon corps qui a si bien appris.
Alors c’est ce que j’explique à mes filles : si je skie aussi bien (là aussi, tout est relatif), c’est parce que j’en ai bavé, que j’ai remis l’ouvrage sur le travail autant de fois qu’il le fallait, jusqu’à cela devienne une capacité acquise. C’est ce que je me dis aussi quand je pense à mes prochaines fois sur un surf (dans l’océan cette fois). J’ai conscience qu’apprendre à surfer à 44 ans, c’est bien tardif et que cela va être difficile. Je sais que je vais boire des tasses, avoir peur souvent et mal partout, mais je sens au plus profond de moi, qu’à un moment, peut-être dans 20 ans, cela deviendra une capacité acquise et que je serai alors une surfeuse heureuse de 60 ans.
Ça revient à résumer ce qui m’anime depuis le début 2023 : essayer de voir la récompense à long terme plutôt que la gratification instantanée. Comme quand je me lève à 5h30 pour faire du yoga : sur le moment, je n’ai vraiment pas envie et quand je termine ma pratique, je me dis que j’ai mille fois bien fait.
Je suis curieuse d’avoir vos avis et idées sur le sujet, alors n’hésitez surtout pas à les partager en commentaires.
PS : j’ai un karma « vue avec lampadaire », la photo est prise depuis ma fenêtre aux Ménuires et elle ressemble quand même pas mal à mes photos du matin depusi la Nourserie.
14 commentaires
LOL quand j’ai vu ta photo j’ai tout de suite pensé à celles que tu fais dans ton quartier 🙂
Je suis d’accord avec toi, moi aussi j’essaie d’apprendre à mes filles qu’il faut s’investir et persévérer dans ce qu’elles font, même si certains jours elles râlent beaucoup (vive les joies de l’adolescence). A leur décharge, je me dis que leur génération n’est pas aidée, avec notamment les réseaux sociaux où tout peut avoir l’air si facile et immédiat, ce qui ne reflète pas la réalité….
Même débat ici ^^! Je n’ai pour ma part quasiment jamais fait de ski. On allait pas à la montagne avec mes parents.
J’ai fait une classe de neige en CM1 catastrophique, qui m’en a dégoûté à tout jamais. Et quand j’ai réessayé à 26 ans, la pédagogie douteuse de mon chéri a eu raison de mes dernières motivations ^^.
Alors pour mes enfants c’est catégorique, c’est cours de ski obligatoire. Ils ont commencé l’année dernière en cours privé (car anticiper ça veut pas dire s’y prendre le jour de l’arrivée ^^).
Et cette année, on est mieux location réservée la semaine dernière et les cours (en collectif cette année) hier pour la dernière semaine des vacances 🙂 ! Hip hip hip hourra !
Mais ça râle sous la chaumière alors que je pense que c’est une grande chance qu’on leur offre …
Bonjour,
Nous allons au ski avec nos enfants depuis de nombreuses années. Ils ont connu les cours collectifs, mais au fil des ans nous trouvions que l’apprentissage n’était pas toujours optimum. Une année nous avons décidé de prendre un professeur particulier pour nos enfants et leurs cousins.
Les enfants ont progressé a une vitesse folle!
Ils étaient entre eux et s’éclataient.
Cela pourrait être LA solution 🙂
Bonne vacances ! Profitez en à fond. Chez nous le départ pour les Sybelles c’est vendredi prochain 🙂
Et bien … Pas de ski pour nous parce que c’est bien trop cher (ça ne me manque pas, je n’aime ni la glisse ni la vitesse, à peine le ski de fond).
Et perso, je suis incapable d’envoyer de force faire faire un truc à mes gamins s’ils n’ont pas un minimum envie de le faire. Donc les mecs sont musiciens parce qu’ils nous ont vu jouer, chanter et ont aimé ça. Et plus grands ils ont testé des trucs (genre ski) parce qu’ils en avaient envie, et se sont éclatés à le faire.
Amusez-vous bien !
Pour ce qui est de la persévérance dans une activité, le problème c’est posé à la maison. Tout d’abord pour la musique, on a dû faire comprendre aux enfants que ce n’était pas inné, qu’il fallait de l’entrainement quotidien pour être un bon musicien/une bonne musicienne. Le message a fini par rentrer et ils sont heureux d’avoir dépassé le stade difficile et rébarbatif du début d’apprentissage. Pour les cours de natation même chose, savoir nager est essentiel et vital à mon sens, donc je n’ai rien lâché. C’est important de comprendre dans sa jeunesse qu’il y a des choses qui se méritent par l’effort et ne tombent pas ciel. Mince je parle comme mes parents maintenant…
Tu as écrit un article extrêmement intéressant, qui me parle beaucoup ! Nous partons au ski demain, avec ma sœur et mes neveux. Pour nos enfants, encore petits, pas de problème : les cours collectifs sont bien acceptés et bien vécus. Mais pour ma nièce de 12 ans, c’est le même schéma que toi : elle a peur, elle se dévalorise, ne se sent pas capable… C’est tellement dommage. Du coup, les parents ont décidé de ne plus l’inscrire (elle a raté 2 fois sa deuxième étoile). Mais moi j’ai toujours regretté de ne pas bien savoir skier, et du coup je me dis que peut-être elle aussi regrettera plus tard… Le cours particulier, effectivement, ça peut être bien…
Et pour rebondir sur ta vision de la récompense après l’effort (que je partage entièrement) je te propose de lire, si tu ne le connais pas, le poème que j’ai choisi d’étudier en tout début d’année avec mes élèves de cm1/cm2 : le singe, la guenon et la noix. Je pense que tu apprécieras…
Merci pour tes billets que je lis depuis de nombreuses années, nous partageons beaucoup de points communs malgré des centaines de kilomètres d’écart !!
Très bon séjour à vous 5!!!
Je viens de lire La guenon, le singe et la noix.
Merci de m’avoir fait découvrir ce superbe poème « éducatif », très actuel… en étant du XVIIIème siècle !
Belle fin de journée.
Bonjour Marjolaine,
Je ne suis jamais allée au ski (dans mon enfance, pas de classe de ski à l’école ou au collège et aussi pas de moyens financiers pour mes parents pour y aller. Idem aujourd’hui pour les moyens financiers pour séjourner au ski).
Comme votre papa, je suis « allergique » à la neige et au froid.
Donc, aucun regret de ne pas pouvoir aller au ski.
Je ne sais donc pas si vous avez raison au niveau de la nécessité de suivre des cours de ski.
Mais, une chose est certaine, les enfants et jeunes actuels ont beaucoup de mal avec la persévérance, avec le sens de l’effort…, sans doute trop habitués à un résultat immédiat en pianotant sur un ordinateur… ou en disant « Ok Go**** » pour avoir réponse à une interrogation.
Et, c’est bien dommage car le résultat qui résulte d’un certain travail, d’un certain investissement est encore plus grand, plus beau quand on a fait des efforts pour y parvenir…
On a une certaine satisfaction…
Bonne continuation au ski ! Merci pour le partage des beaux paysages enneigés.
Chez nous il faut être allé jusqu’à la 3ème étoile pour pouvoir skier avec les grands, c’est intégré (il ne reste que la petite du coup). Mais j’avoue que de les laisser à un moniteur avec qui nous échangeons 3 mots le 1er matin, un groupe d’enfants inconnus dans un endroit inconnu avec des skis aux pieds qu’ils n’ont pas utilisé depuis 1 an, ça me tord toujours un peu le bide!
Mon conjoint est parti quelques jours avec notre fille, elle a pris deux cours et n’a pas souhaité en prendre d’autres… Je n’ai pas insisté car ce sont des vacances quand même très chères et pas super écologiques… Et que je ne sais pas du tout skier !
Pour la natation je n’ai pas lâché non plus : j’ai mouillé le maillot (puisque j’allais dans la piscine pour la motiver) et ensuite nous avons pris des cours ensemble. Son cours dure 30 mn et le mien une heure, elle ADORE venir me « surveiller » !!!
Comme toi, j’ai la capacité de voir à long terme et de consacrer du temps (bcp parfois) à l’apprentissage ne m’effraie pas car je sais que la réussite est au bout du chemin^.
Je te souhaite une très belle fin de semaine au ski ; profite-en bien !
Grosses bises
Les cours de ski me semblent être une bonne chose, pour pouvoir profiter de son séjour et réduire le risque de blessure.
Par contre le côté cours collectif, argh! Le cours individuel peut être une alternative intéressante (bien que plus onéreuse).
Du yoga à 5h30… Je me pose justement la question en ce moment, je voudrais m’y remettre mais quand ? Tu le fais le matin au lever alors ? C’est comme ça que tu as réussi à mettre en place ta routine ?
N’ ayant jamais pris de cours de ski ( on dévalait les pentes avec les conseils d’une amie qui elle, savait skier) j’ai absolument voulu que mon fils bénéficie de cours de l’ ESF pour pouvoir passer sur tout type de pistes. Il n’ y a pas longtemps, il m’ a dit merci maman de m’ avoir payé ces cours quand j’étais enfant.