Autant vous le dire tout de suite, ce déménagement a été une grosse source de stress pour moi, essentiellement parce que c’était très compliqué de faire des cartons avec deux enfants dans les pattes. « Je veux t’aider maman, je peux écrire sur les cartons comme toi ? ». Mais oui, vas-y Kouign Amann, tiens, prends ce marqueur rouge indélébile. Et me voilà avec de jolis cartons tout rouges. Et aussi des taches (indélébiles, donc) sur la couette du Kouign Amann en question. Et sur l’oreiller aussi, c’est raccord comme ça.
J’ai donc été « un poil » stressée et cela s’est ressenti. J’ai eu quelques réactions dignes de la Marjo d’avant. Celle qui n’avait pas d’enfants et envoyait bouler la moitié la terre avec sa grande bouche. (La Marjo actuelle ayant compris que se battre contre la moitié de l’univers n’apportait pas grand chose a donc choisi « bises and love » pour nouveau credo, je résume mais ça ressemble un peu à ça). En une semaine, j’ai donc fait un peu n’imp’ :
– J’ai roulé avec ma poussette sur le capot d’une voiture qui bouchait complètement le passage piéton. J’ai pas fait de rayures pourtant j’aurais adoré.
– J’ai souhaité à une dame d’un certain âge en chaise roulante de « dessécher au soleil » parce qu’elle a dit tout fort en s’adressant à sa « pousseuse » en me croisant avec mes deux enfants « mais c’est pas possible, la pauv’ petite est en plein soleil ! » sur un ton absolument agressif et moralisateur, comme si je faisais tout pour que ma fille succombe de déshydratation. Oui Madame, ma fille est en plein soleil pendant 3 minutes parce que les deux trottoirs sont au soleil à cette heure de la journée, elle a un chapeau, elle a un biberon d’eau donc oui, vieille peau, va dessécher au soleil et occupe-toi de ton lifting. Kouign Amann m’a demandé de répéter. J’ai dit qu’elle reste au soleil pour dessécher cette vieille dame mais c’est une blague, je ne le pense pas. Et il m’a dit : « elle est pourrie ta blague maman ». Il n’avait pas tort.
– J’ai menacé un monsieur au téléphone comme si il avait tué mon père et ma mère parce que ses déménageurs avaient 7 heures de retard. Oui, 7 heures… Attendus à 8h du matin, ils ont débarqué à 15h. J’étais à bout de nerfs et si ces messieurs n’avaient pas été aussi sympathiques et efficaces (déménagement plié en 2 heures), je crois que j’aurais pu leur coller une fessée à chacun pour qu’ils aillent plus vite (ils étaient 7).
– J’ai envoyé baladé la Belge (voir ce billet).
– J’ai eu des envies de meurtre contre une nana qui me plantait le bout pointu de sa chaussure de starpouffe dans le tibia à chaque freinage du RER. Et puis sa couleur de cheveux, c’était vraiment pas possible.
– J’ai perdu un billet de 20 euros que je venais de retrouver dans un vieux manteau 2 heures avant. Je n’ai pas été riche longtemps. J’ai eu envie de me coller des claques d’avoir perdu 20 euros en l’espace d’un clin d’oeil.
Bref, j’ai été une nana complètement intolérante qui ne supportent pas la moindre contrariété alors que d’habitude, je laisse glisser ce genre de choses avec un petit sourire.
Je vous rassure (si, je vous sens inquiets), tout va mieux depuis que nous avons posé le pied en Bretagne mardi soir. Les enfants font des siestes, je lis des magazines presque en entier (je ne parle pas livres, soyons modestes), j’ai fait une grasse matinée, j’étends du linge au soleil (mon activité zen) et je mets mon nez dans le linge propre séché en plein air pour un effet shoot « je suis calme et épanouie ». Vive la Bretagne.