J’ai pris ce livre en pleine face. Bam. Je me relève et je vous raconte.
Antoine, mariée à Alice, père de deux petites filles de 3 et 6 ans, se barre pour une autre. Une autre qui le quittera tout de suite après mais là n’est pas vraiment la question. Antoine se barre parce qu’il étouffe, parce que sa femme n’a pas perdu ses kilos de grossesse, parce qu’il est con, aussi. Antoine se met la tête pour supporter son quotidien, Antoine emmène ses filles manger chez l’italien tout glauque et jouer dans les parcs. Antoine arrive enfin à créer une routine ronronnante et rassurante avec ses filles.
Antoine me colle l’angoisse parce qu’il s’est piégé tout seul. Minorité silencieuse dans son couple, il n’a été que le spectateur de sa paternité avant de plaquer sa femme. Il faut cette séparation pour qu’il se mette à vivre avec ses filles et non à côté.
Pourquoi donc ai-je été aussi touchée par ce que je lisais et aussi peu compatissante envers Antoine ? Certainement parce que je n’aime pas les gens qui se regardent vivre, je n’aime pas l’idée de claquer la porte sans avoir essayer de trouve des solutions avant. Sûrement parce que pour moi, mon couple est ce qui fait la base de ma vie et que je me battrais comme une lionne si je sentais la fissure arriver… Clairement parce que, comme la femme d’Antoine, si j’ai retrouvé mon poids, je n’ai pas récupéré mon corps d’avant mes deux grossesses et que MMM serait en droit de demander remboursement et que cette idée que les hommes regardent leurs femmes avec moins d’amour à cause d’un changement physique, ça a du mal à passer. Oui, je viens d’écrire un phrase très longue mais fallait que ça sorte. Et pusi j’en veux aussi à Alice d’avoir oublié son mari en se jetant à corps perdu dans son rôle de mère. Mais là, nous n’avons que la version d’Antoine et pas la sienne…
J’ai pris un coup en lisant ce livre, j’ai pris peur, j’ai imaginé ce qui dans le pire des cas pourrait arriver et malgré le stress que ça me collait, j’ai eu besoin de le lire, d’aller jusqu’au bout. Et ça faisait longtemps que je n’avais pas fini un livre.
Une coup à prendre de Xavier De Moulins – Editions Au Diable Vauvert – 17 euros.
Retrouver l’interview de l’auteur Xavier de Moulins (journaliste dont j’apprécie beaucoup le travail et le parcours) dans le dernier magazine EGG (dans lequel je figure aussi page 41). A lire aussi la critique de Fanny.