Je me demande encore comment Petite Gavotte ne s’est pas encore fait une seule bosse ou une seule égratignure à la maison. Depuis sa naissance, deux feux follets tournoient autour d’elle sans jamais la brûler. Il ne se passe pas 10 minutes sans qu’elle ne soit assiégée par l’un de ses ainés. Et un coup de t’embrasse, et un coup je te serre fort les joues et un coup je saute dans ton parc, et un coup je t’enjambe, et un coup on joue à « coucou-caché ! », et un coup je te vide un seau d’eau sur la tête dans le bain… Deux ainés, des centaines de possibilités.
Au retour de la maternité, je me souviens l’avoir retrouvée sur son transat, enfouie sous une tonne de peluches apportées par les grands. Elle dormait tranquilou sans se douter qu’elle venait de frôler la mort subite du nourrisson par inhalation de peluche.
Et pourtant, elle est toujours là en un seul morceau, à se marrer en regardant les grands faire les pitres. Elle participe de plus en plus activement et ne se gène pas pour leur coller un pain au passage ou pour leur tirer les cheveux quand ils se font trop pressants. Sa chambre est devenu the place to be dans la maison et les grands Pin’s adorent y apporter leurs (plus petits) jouets (évidemment).
Alors moi, je me dis qu’il doit exister une sorte de charme magique qui protège les petits derniers dans les familles nombreuses. Je me dis ça et je répète en boucle : « fais doucement avec ta soeur », « ramasse tes jouets », « non, c’est trop petit, ne lui donne pas ça elle va l’avaler », « arrête de jouer avec la chaise haute », « ne monte pas sur la chaise haute », « arrête de hurler dans ses oreilles, non ça n’est pas ça chanter »…
Et je touche du bois aussi tout en ramassant les petits morceaux de Lego qui jonchent le tapis de la chambre de Petite Gavotte.