Je crois que je suis HS. Y’a comme un truc qui déborde et j’ai beau pousser pour tout faire rentrer, ben ça loge plus comme ils disent en Charente. J’avais prévu de vous parler de mon merveilleux week-end à Londres avec MMM, du concert de Glee que j’ai regardé avec gourmandise, de ces moments juste à nous où l’on retrouve nos petites habitudes de couple mais la soirée que je viens de passer avec mes enfants m’a coupé les jambes et la légereté pour vous raconter tout ça comme j’en aurais envie.
Je me sens pressée comme un citron. Ouais, je suis pas gênée de venir me plaindre juste après avoir passé 3 jours loin de mes enfants. Avoir deux enfants en bas-âge, c’est l’éclate, c’est drôle, c’est riche et c’est ce que je ressens la plupart du temps mais voilà, en ce moment, j’ai l’impression d’être avalée par la bouche de l’enfer. Pour ceux qui connaissent Buffy contre les vampires, vous voyez quand c’est la fin du monde dans la saison 5 et que Buffy saute dans le vide ? Ben ça me fait un peu ça. Sauf que moi, je ne sauve pas le monde, je ne fais que m’occuper de mes enfants.
Ces derniers temps, Kouign Amann me demande beaucoup. J’entends « Maman » environ 245390 fois par jour et il a tendance à répéter 32 fois une phrase ou une question à laquelle j’ai déjà répondu (et pas que dans ma tête). Et si ça va beaucoup mieux du côté des colères et des crises, c’est parce que je lui consacre le temps où l’on est ensemble au maximum. Du coup, aller faire pipi, faire la cuisine ou coucher sa soeur deviennent des exploits assez difficiles à réaliser. Il me presse comme un citron, il avale mon énergie et grignote mon espace vital. Je ne peux que vivre « Kouign Amann » quand il est à mes côtés. Le problème c’est que le Kouign Amann, quand on en absuse, ça reste un peu sur l’estomac (comme le kig a farz – ne vomissez pas, c’est hyper bon surtout cuisiné par Mamie Meuh) et que ce soir, ma patience a touché ses limites. Une fois encore, Monsieur a fait la foire et a réussi à réveiller sa soeur. Une fois encore, il a attendu que je me fâche sévèrement pour se décider à arrêter son petit jeu. Et moi, j’en ai marre de me fâcher. J’en ai marre que l’on se couche énervés tous les deux. Je voudrais être la « maman câlin » et pas la « mère tape-dur » mais quand je suis gentille et compréhensive, Monsieur en profite et se couche encore plus tard et encore plus énervé. Et un Kouign Amann fatigué et énervé, ça n’annonce rien de bon pour le lendemain.
Je passe donc des soirées assez épuisantes quand MMM n’est pas là comme ce soir (et quand j’ai du boulot à rattraper, évidemment) et la maison n’est calme que tardivement, vers 22h, 22h30. A cette heure-là, les deux enfants sont enfin tombés d’épuisement, je peux terminer mon boulot sereinement et je retrouve un peu de sérénité. Je profite de leur sommeil de plomb (avant minuit, sinon, c’est foutu) pour déménager Fleur de Sel (qui je vous le rappelle, s’endort dans la chambre parentale) dans son propre lit.
Et là, je me fais avoir à chaque fois. Je les regarde tous les deux. Si calmes, si doux, si parfaits. Ils ont leur petite tête de nourrisson, celle qu’il avait dans son couffin en plastoc, celle qu’elle avait dans sa couveuse 3 étoiles. Ils ont la tête de leur premier dodo. Et moi, à ce moment-là, je remets mon compteur d’amour maternel à plein régime, j’oublie les énervements de la soirée et je me dis que j’ai une chance pas possible d’être tombée sur ces deux-là.
PS : si vous vous demandez, oui, je suis passée coucher Fleur de Sel au milieu de ce billet et cela a largement modifier son évolution. Les gosses, c’est une vraie arnaque. Ou alors, c’est à cause de ma mémoire de poisson rouge ?
PS 2 : bienvenue aux toutes jolies Lisa et Manon chez Pour mieux Attendre.