J’ai vécu la semaine dernière quatre jours sans mes enfants. ça ne m’était pas arrivé depuis des lustres. C’est simple, depuis que Fleur de Sel est née, je ne l’ai pas laissé plus d’une nuit loin de moi. ça n’était pas une volonté, juste un fait et je m’étonne quand même de ne pas avoir pensé à prendre un peu le large pendant ces 16 mois.
Je me suis donc retrouvé à Cannes la semaine passée, libre et sans attaches. Je n’avais qu’à m’occuper de mes fesses (qu’il faut raffermir avant l’été mais quand ?) et de mon petit planning perso à moi. Autant de liberté, ça donne le vertige. J’ai pu tenir des discussions avec des adultes, j’ai pu manger au restaurant sans avoir à me dévisser le cou pour surveiller mon Kouign Amann qui visite le lieu ou Fleur de Sel qui fait l’inventaire de tout ce qu’il y a sur la table avant de tout balancer par terre, j’ai pu finir mes phrases sans dire « arrête ! » ou « doucement ! » ou « qu’est-ce que tu as encore dans la bouche » toutes les 20 secondes, j’ai pu traîner là où je voulais sans regarder ma montre, j’ai pu sortir le matin sans tâche de compote sur mon pantalon, j’ai pu boire sans me dire « je vais sentir l’alcool en embrassant le front de mes enfants », j’ai pu marcher à mon rythme et pas à celui de mon fils, j’ai pu faire comme si j’avais encore 28 ans, comme avant d’avoir des enfants.
Mais surtout, je me suis sentie légère. Légère physiquement parce que je n’avais pas de poussette à pousser, d’enfant à porter, de sac à langer à trimballer. Les escaliers n’étaient pas un obstacle, je pouvais me faufiler parmi la foule en sautillant. J’avais l’impression de peser 10 kilos de moins et de pouvoir aller partout.
Cette légèreté, je l’ai ressenti car la séparation d’avec mes enfants était temporaire. C’était une parenthèse enchantée qui n’était belle que parce que je savais que j’allais retrouver mon duo infernal au bout de quelques jours. Ils ne m’ont pas manqué mais bon sang, une fois que j’étais dans le train, qu’est-ce que j’étais pressée de les retrouver, de les sentir, de les embrasser et de les serrer fort contre mon coeur.