Vous m’aviez laissée hier alors que je venais de quitter ma maison pour partir chercher les pin’s à l’autre bout de Banlieue-sur-Marne dans/sous la neige et le froid. Voilà donc la suite des mes aventures sous les flocons.
Il est donc 17h43. Je peux laisser mes enfants jusqu’à 18h30 à la crèche mais par principe, je ne les laisse jamais après 18h. Je me fixe donc pour objectif d’arriver à la crèche le plus vite possible. Ma poussette est vide mais je peine à la trimballer. La neige est épaisse et collante et les roues de ma MacLaren se bloquent tous les 30 cm. Je dois donc porter la poussette ou la pousser sur le route, là où les roues des voitures ont un peu déblayé la neige. Je songe à abandonner la poussette mais je me dis qu’elle va bien me servir au retour. Très peu de voitures circulent donc je pousse mon équipage en plein milieu de la chaussée la plupart du temps, je me sens l’esprit rebelle. Je mets en général 20 minutes en marchant d’un bon pas pour aller à la crèche. J’aime bien aller à la crèche à pied quand il fait beau. Autant vous dire que là, c’est bien moins sympa et bien moins zen. Pour une raison idiote, je me dis que je dois être à la crèche pour 18h sinon… Sinon quoi, ne me demandez pas ! Je manque plusieurs fois de faire des triples lutz et je regrette de ne pas avoir enfilé mes patins à glace mais comme en vrai, je n’en ai pas, le regret se dissipe vite.
18h03, par un quatrième miracle de la journée, je pousse la porte de la crèche. Je suis toute rouge, à bout de souffle, j’ai l’impression de me liquéfier en passant du -1°C extérieur au traditionnel 24°C de la crèche. Je maudit ma doudoune, complètement fabuleuse dans le froid mais tout simplement maléfique dans une ambiance surchauffée comme celle-là. Je dois ressembler à un renard mort avec ma moumoute de capuche qui dégouline de neige. La directrice de la crèche m’indique qu’elle compte dormir sur place et qu’elle ira piquer des laitages aux gosses pour manger. Je le note mentalement pour la dénoncer au conseil général et qu’on retire de son salaire la nuit d’hôtel et le yaourt qu’elle va voler. Je lui propose de lui rapporter des croissants le lendemain matin histoire qu’elle ne se doute pas de ma méchanceté. Je récupère Kouign Amann puis nous récupérons Fleur de Sel. 20 bonnes minutes pour regrouper les troupes et nous harnacher pour affronter la mission à venir. J’installe Fleur de Sel dans le porte-bébé et je réalise que porter un bébé en combinaison intégrale, c’est très encombrant… Nous sortons de la crèche et je hisse Kouign Amann dans sa poussette sous uen couverture. Il est 18h24 et le début du pire est en route. Rien que d’y repenser, j’en ai des frissons.
Dès que nous passons le portail de la crèche, les ennuis commencent. Je ne peux pas quitter le trottoir pour traverser la route, trop de neige. J’essaie, j’insiste, je pousse, je tire. Rien, je m’embourbe alors que je n’ai pas fait 2 mètres pour me rapprocher de chez nous. Je comprends alors que je dois porter cette saleté de poussette pour traverser. Je regarde autour de moi, personne pour m’aider. Je n’ai jamais vu Banlieue-sur-Marne aussi désertée. Personne, pas de cinquième miracle de la journée. Je porte donc ma poussette avec mon Kouign Amann dedans sur une quinzaine de mètres (tout en portant Fleur de Sel dans le porte-bébé, je vous le rappelle). De quelle manière, je ne sais pas vraiment mais ce que je sais, c’est que je peine à la mort. A ce stade, j’ai tout simplement envie de pleurer et d’aller me faire une soirée pyjama à manger des yaourts avec la directrice de la crèche.
Comme le pire est encore à venir, je vous donne rendez-vous plus tard pour la suite. Oui, je sais, je sais, c’est nul.
PS : même photo mais avec un autre filtre d’Hipstamatic.